Double actualité pour Maïwenn Le Besco, alias Maïwenn. En tant qu’actrice et réalisatrice, avec le film ADN, en DVD et Blu-ray et en tant qu’actrice simplement, devant la caméra de Yamina Benguigui, dans Sœurs. Portrait d’une artiste libre et indépendante, dont chaque film crée l’événement.
Maïwenn, une actrice au long cours
Dans la famille Le Besco, on a le cinéma dans le sang : Maïwenn a une mère actrice (Catherine Belkhodja), une sœur comédienne (Isild Le Besco) et un frère également comédien, Jowan. Le cinéma tend les bras à la jeune femme dès l’âge de 5 ans, tournant coup sur coup deux films avec Isabelle Adjani, L’Année prochaine… si tout va bien et L’Été meurtrier. Mais c’est le film Lacenaire qu’elle tourne lorsqu’elle est adolescente, qui va la révéler au grand public, ainsi que La Gamine, aux côtés de Johnny Hallyday. Son physique atypique et son tempérament fougueux subjuguent Luc Besson dont elle devient l’épouse, avant de jouer des petits rôles dans deux de ses films, Léon et Le Cinquième Élément, et de divorcer.
Hantée par son enfance douloureuse, Maïwenn cesse de tourner pour le cinéma pendant trois ans, joue au théâtre et décide de prendre son métier de comédienne plus au sérieux. De 2000 à 2020, elle enchaîne ainsi une quinzaine de films, dont Haute Tension d’Alexandre Aja, Les Parisiens et Le Courage d’aimer de Claude Lelouch, et dernièrement Sœurs de Yamina Benguigui, dans lequel elle donne la réplique à celle qui la lui avait donnée la toute première fois, Isabelle Adjani.
Une réalisatrice reconnue
Surtout, Maïwenn est l’héroïne de la plupart de ses films en tant que réalisatrice. En 2004, elle tourne un court-métrage, I’m an Actrice, lui permettant de faire ses premières armes. Dès lors, elle décide d’écrire ses propres films et de les mettre en scène, avec une méthode bien particulière, portée par une exigence sans faille. Des films dans lesquels les comédiens semblent en roue libre, portés par une liberté de ton et d’action rare au cinéma, mais où tout, pourtant, est cadré et retravaillé parfois jusqu’à l’extrême.
En 2006, elle réalise Pardonnez-moi, inspiré de sa propre vie et règlement de comptes familial, avec notamment Mélanie Thierry et Marie-France Pisier. En 2009, elle réunit tout un aréopage des comédiennes les plus en vue pour Le Bal des actrices, dans lequel toutes jouent leur propre rôle, mais de manière déformée et absurde. On y retrouve, entre autres, Julie Depardieu, Muriel Robin ou Charlotte Rampling. Le film séduit presse et public et Maïwenn tourne alors Polisse, son plus gros succès à ce jour. Un casting quatre étoiles (de JoeyStarr à Karin Viard en passant par Nicolas Duvauchelle et Marina Foïs) pour un drame naturaliste dans le milieu de la brigade de protection des mineurs. Le film fera plus de 2,3 millions d’entrées en salle et recevra le Prix du Jury au Festival de Cannes 2011 et trois Césars.
Nouvelle coqueluche de Cannes, Maïwenn offre à Emmanuelle Bercot le Prix d’Interprétation féminine lors du Festival de 2015 grâce au film Mon Roi, dans lequel Vincent Cassel incarne un pervers narcissique. Labellisé Festival de Cannes 2020, ADN, la dernière réalisation de Maïwenn remet la famille au cœur de son cinéma, ainsi que ses origines algériennes. On y suit l’histoire d’une fratrie devenue adulte et tentant de renouer avec leurs racines. Là encore, Maïwenn a réuni un casting impressionnant, tels Louis Garrel et Fanny Ardant. On n’en attendait pas moins de la réalisatrice la plus atypique du cinéma français.