LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Jean-Louis V. (Montréal). Never Mind, ça ne fait rien, drôle d’entame qui appelle à laisser tomber le sujet avant même d’ouvrir le livre. Mais cette résistance inique vaincue, Gwenaële Robert nous entraîne le 3 nivôse de l’An IX (24 décembre 1800) dans le Paris d’une France qui se cherche, entre Monarchie, Révolution, Directoire, Consulat qui sous-tendent les prémices du 1er Empire.
Never Mind
Le coup de cœur de Jean-Louis V. (Montréal)
Never Mind, ça ne fait rien, drôle d’entame qui appelle à laisser tomber le sujet avant même d’ouvrir le livre. Mais cette résistance inique vaincue, Gwenaële Robert nous entraîne le 3 nivôse de l’An IX (24 décembre 1800) dans le Paris d’une France qui se cherche, entre Monarchie, Révolution, Directoire, Consulat qui sous-tendent les prémices du 1er Empire.
Les sous-fifres
Nous sommes rue Saint Nicaise, il est vingt heures, Bonaparte se rend en famille à l’Opéra. Il échappe à un attentat sanglant aux conséquences historiques et humaines terribles. D’abord Marianne Peusol, une enfant à qui l’on demande contre quelques sous de tenir le cheval qui tire une charrette bourrée de poudre au passage du futur empereur, puis toutes les autres victimes directes ou indirectes de l’attentat, les conjurés, les boucs émissaires. Gwenaëlle Robert évoque les vies brisées, des petites mains parfois inconscientes de l’aide qu’elles vont apporter aux comploteurs mais qui le paieront au prix fort fixé par la police de Fouché, les délations calomnieuses, les arrestations arbitraires, le bannissement, les déportations, les procès déloyaux, les exécutions sommaires.
Les coupables
Des conspirateurs, deux seront guillotinés en place de Grève et le troisième, au parcours rocambolesque, passera entre les mailles du filet pour s’exiler en Amérique où la foi catholique le sauvera de ses démons.
Toute une galerie de portraits parsème ce roman historique enrichi d’anecdotes méconnues. Des tranches de vie dont le prisme déformant de l’Histoire n’a retenu que les grands noms. Ce livre pourrait servir d’épitaphe à ces anonymes.
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Parution le 28 août 2020 – 352 pages