LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Martine L. (Lyon). Qui est Aria ? Une petite fille déposée à côté d’un tas d’ordures. Nous sommes en Iran et, tragédie pour elle, elle a les yeux bleus : le symbole du mal. Behrouz Baktiar, chauffeur de l’armée, entend les pleurs de l’enfant et décide de la ramener chez lui. C’est lui qui lui attribue le prénom d’Aria. Sa femme Zahra est furieuse, elle ne veut pas de cet enfant dans sa maison.
Aria
Le coup de cœur de Martine L. (Lyon)
Qui est Aria ? Une petite fille déposée à côté d’un tas d’ordures. Nous sommes en Iran et, tragédie pour elle, elle a les yeux bleus : le symbole du mal. Behrouz Baktiar, chauffeur de l’armée, entend les pleurs de l’enfant et décide de la ramener chez lui. C’est lui qui lui attribue le prénom d’Aria. Sa femme Zahra est furieuse, elle ne veut pas de cet enfant dans sa maison.
L’indésirable
Zahra ne supporte pas la fillette. Elle est brutale et refuse de l’héberger et de la nourrir. Aria reste souvent dehors et dort sur le balcon. Behrouz, souvent absent en raison de son travail, ne peut pas la protéger. Aria ne va pas à l’école, elle ne sait pas lire. Elle fait connaissance avec Kamran, un voisin de son âge, mais la mère du garçon le dissuade de la fréquenter : elle vient de nulle part et en plus elle a les yeux bleus. Behrouz décide d’emmener Aria dans le campement où il travaille, dans les montages. En voyant les bleus sur l’enfant, il a la confirmation des violences de Zahra. Son mariage a été arrangé par son père, mais il est voué à l’échec. Le rêve de Behrouz est de sauver Aria, va-t-il le réaliser ?
D’autres épreuves
En accord avec Behrouz, Rameen, le capitaine du campement, ramène Aria à Téhéran pour vivre dans un premier temps chez ses parents, dans les quartiers riches du nord de la ville, près de Niavaran et du palais du Shah. La villa est immense et luxueuse. Pourtant Aria ne veut pas y rester et repart chez Zahra. Aria, ignorante de tout, va découvrir « l’achoura » avec ses processions, ses offrandes, … et les panneaux « Dieu est miséricorde et gloire à Hussein ». Kamran, qui l’accompagne, lui explique cette cérémonie en l’honneur de l’imam Hussein mort il y a 1000 ans. Rameen, lui, est arrêté et incarcéré à la prison de Castle. De quoi l’accuse-t-on ?
Aria a des problèmes de santé. Ses yeux saignent. Après trois jours d’absence, Behrouz découvre avec stupeur son état. Le médecin diagnostique un « trachome », une infection des yeux liée à une hygiène déplorable. Aria recouvrera-t-elle la vue ? Une rencontre opportune va peut-être la sauver. Il s’agit de Madame Ferdowsi.
Quel destin pour Aria ?
Nous découvrons le passé de la famille Ferdowsi, dont un aïeul était orfèvre à la Cour du Shah. Aria vit désormais avec Fereshten Ferdowsi, dans le quartier nord de Téhéran dans une superbe maison. Behrouz lui rend visite régulièrement. Elle s’adapte très bien à sa nouvelle vie et à ses nouveaux amis. Elle va à l’école et apprend le français. Elle revoit Kamran, son copain des quartiers sud mais un profond décalage s’installe entre eux. Par contre, elle n’a plus aucune nouvelle de Zahra. Que va devenir Aria ? Est-elle promise à un avenir prestigieux ?
Splendide roman sur l’histoire d’une jeune fille qui va vivre des épreuves difficiles dans le monde qui l’entoure. Nous traversons l’histoire de l’Iran, sous le règne du Shah avec ses injustices, suivons le soulèvement de la population qui scande : « Mort au Shah – Vive Khomeini », puis la révolution.
Un roman émouvant et sensible qui se dévore. Une belle fresque de l’Iran à travers une saga.
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Parution le 19 août 2020 – 522 pages
Traduit de l’anglais (Canada) par Marc Amfreville