LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Alain L. (Levallois-Perret).« Il marche Walker. C’est son nom et sa nature ». En 1946, Walker, militaire canadien démobilisé, débarque à New York. Il est trop tôt pour rentrer directement au Canada.
Walker
Le coup de cœur d’Alain L. (Levallois-Perret)
« Il marche Walker. C’est son nom et sa nature ». En 1946, Walker, militaire canadien démobilisé, débarque à New York. Il est trop tôt pour rentrer directement au Canada.
New York
Walker a du mal à se fondre dans cette ville étrangère, gangrénée par l’argent et la corruption. La vie y est difficile. Trouver un travail est compliqué. L’hébergement est peu reluisant. Les personnes rencontrées sont souvent cabossées. Bouges et alcool sont son quotidien. Seuls les feux de circulation apportent de la couleur à cette ville submergée par le gris, le blanc et le noir. « Il se remet en tête qu’il est aux US, pas à Juno Beach ou Bény sur Mer. » Il est encore assailli par les souvenirs de la guerre et les horreurs vécues.
Los Angeles
Une rencontre fortuite avec un metteur en scène le guide vers Los Angeles. Billy, un ancien combattant rencontré, lui décrypte sa nouvelle ville d’accueil. Le cinéma, pour lequel il se passionne, se déploie sur les écrans des salles obscures, dans les rues où ont lieu les tournages, dans les bistrots où les stars sont le sujet de conversations. À côté de cette vie de paillettes s’opposent désespoir, solitude, souvenirs noirs tenaces. Chasse aux indigents, abandon des anciens combattants ; c’est l’ère du maccarthysme dans une Amérique destructrice et soumise au Dieu dollar.
La poésie en vers côtoie la prose, le présent se heurte aux souvenirs, les films noirs se confondent avec la réalité. Cette longue errance mélancolique durant dix ans s’apprécie par petites touches avec délicatesse.
—
Parution le 20 août 2020 – 256 pages
Traduit de l’anglais (Écosse) par Josée Kamoun