Décryptage

Petite histoire des grands tubes de l’été

05 août 2024
Par Mathieu M.
Petite histoire des grands tubes de l’été

La Lambada, Pepito, Waka waka, Bella, La Macarena, Aserejé, Brasilia Carnaval, L’Eté indien… Les tubes de l’été rythment les belles saisons depuis des décennies. Chaque année, un ou plusieurs titres, dédiés ou non à cet usage, deviennent ces chansons synonymes de souvenirs de vacances ou d’idylles. Retour en musique sur ces madeleines caliente.

Au commencement, des tubes… qui marchaient l’été

La notion de « tube de l’été » naît véritablement dans les années 1980-1990, avec l’émergence de hits calibrés pour cartonner l’été. On y reviendra. Avant cela, c’est tout bonnement le hasard du calendrier et le succès d’une chanson qui la font désigner comme le succès d’une saison. La diffusion en boucle à la radio, la disponibilité des auditeurs pendant les vacances, la possibilité que le titre soit utilisé par les disc-jockeys sont autant d’éléments qui ont façonné ces tubes d’un été, parfois rentrés dans le patrimoine de la chanson.

Si les américains font remonter les « songs of summer » aux années 1920 (période durant laquelle alternait, dans les charts, chants de marin, hits de Broadway et musiques exotiques) les spécialistes français de la question, Jean-Marie Pottiez et Alain Pozzuoli, datent l’arrivée du phénomène dans les années 1960. Les auteurs de 101 tubes de l’été identifient Les Enfants du Pirée, de Dalida, comme premier exemple d’une chanson ayant conquis les Français durant tout un été.

Il faut dire que ce titre évoque le beau temps de manière explicite. Adaptée d’une musique grecque, interprétée par Melina Mercouri, le morceau, méditerranéen par excellence, invite à la détente. Cinq ans plus tard, La Danse de Zorba, tiré du film Zorba le Grec, rythmera également l’été des Français, qui lui accorderont ses faveurs.

Le public plébiscitera des airs pourtant très différents, d’une année à l’autre, même si certaines chansons de l’été peuvent être rangées par catégorie. Fonctionnels, les beaux slows ont été partagés par des milliers de soupirant(e)s chaque été, qu’ils se nomment J’entends siffler le train de Richard Anthony, Aline de Christophe, La Plage aux romantiques de Pascal Danel ou Capri c’est fini d’Hervé Vilard.

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Les airs latino ou exotiques, véritables supports des animateurs de bal, auront également leur période de gloire, comme Pepito des Los Machucambos ou Brasilia Carnaval de Chocolat’s. D’autres tubes des étés 1960-1970 témoigneront d’une époque : les hippies auront le San Francisco de Scott McEnzie, les premiers fans de musique électronique auront découvert le synthé via Popcorn d’Hot Butter, les élèves de classe d’espagnol apprendront pour toujours Porque te vas de Jeanette

One-hit wonder ou grands noms se côtoient dans le premier chapitre de l’histoire des tubes de l’été : en France on a consacré aussi bien les Beach Boys (pour Surfin’ USA) que Wallace Collection (dont on ne connaît en général que l’immortel Daydream), le temps d’une saison. Et des chansons ont obtenu une aura énorme passée leur premier moment de gloire. Si Le Métèque de Moustaki, Pour un flirt de Delpech ou La Maladie d’amour de Sardou sont des chansons estivales, elles restent aujourd’hui intrinsèquement connues, sans être associées nécessairement à un moment précis passé au camping des flots bleus.

1980-1990 : le tube de l’été se trouve un genre

Après la fin des années 1970, durant laquelle, été comme hiver, le disco dominait les bals, les boîtes et les charts, la France va de plus en plus vibrer au rythme de tubes éphémères au cours des années 1980, qui plus est grâce à l’apparition du video-clip comme support privilégié de promotion des tubes.

On trouve à ce titre, parmi les hits de l’été des eighties, une princesse de Monaco (Stephanie et son Ouragan), Bibie avec Tout doucement, Pour le plaisir d’Herbert Léonard… Et aussi des artistes aux destins plus durables, comme Indochine dont L’Aventurier fut la chanson de l’été 1983, ou plus tard Vanessa Paradis et son Joe le Taxi au parfum d’été chaud indiscutable.

En 1989 va apparaître le prototype du « tube de l’été » tel que pratiqué en France : La Lambada, de Kaoma. Deux producteurs avait à l’époque ramené un rythme brésilien et adapté une chanson bolivienne, Llorando se fue, pour parvenir à ce tube, martelé tout l’été grâce à un clip très hot, sponsorisé d’ailleurs par une marque de boisson rafraîchissante.

Le cocktail rythme latino/exotique modernisé + chorégraphie chaloupée + partenariat avec une grande marque ou une chaîne de télévision va devenir la norme des années 1990 et contribuer à l’essor de quelques-uns des plus célèbres tubes de l’été : La Macarena de Los del Rio, Maldon de Zouk Machine, Tic Tic Tac de Carrapicho, Dam Dam Deo de Felicidad, Samba de Janeiro de Bellini, Yakalelo de Nomads ou Soca Dance de Charles D. Lewis, ou Asereje de Las Ketchup procèdent du même phénomène.

 

Aujourd’hui, des tubes et des étés

Au début des années 2000, la perte du rôle de la télévision dans la prescription de la musique va progressivement éclater les chapelles. Si bien qu’un genre latino continue d’exister et de produire régulièrement des tubes de l’été (Despacito de Luis Fonsi et Daddy Yankee, Obsesion d’Aventura, pas mal de hits de Shakira), il est moins le fruit d’une stratégie médiatique que d’un succès dû à la qualité des chansons.

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Cette année encore nous sommes frappés par les tubes de l’été avec notamment la sensualité de Sabrina Carpenter et son hit entêtant Espresso, le morceau Imagine de Carbonne qui nous transporte sur une belle plage ensoleillée. Nous pouvons également citer Spider de Gims. Il enchaîne les tubes à succés et la recette fonctionne à tous les coups.

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Article rédigé par
Mathieu M.
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