LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Françoise C. (Courbevoie). Immersion en Arctique en terre Inuit, guidée par Uqsuralik, personnage clé de Pierre et d’Os. C’est une faille dans la banquise qui dans la nuit polaire sépare la jeune fille du « cocon » familial et la laisse seule maître de son destin. « On se retrouvera plus tard Un jour, au fond de l’eau, Au royaume de Sedna Aya, Aya » (Chant du père).
De Pierre et d’Os
Le coup de cœur de Françoise C. (Courbevoie)
Immersion en Arctique en terre Inuit, guidée par Uqsuralik, personnage clé de Pierre et d’Os. C’est une faille dans la banquise qui dans la nuit polaire sépare la jeune fille du « cocon » familial et la laisse seule maître de son destin. « On se retrouvera plus tard Un jour, au fond de l’eau, Au royaume de Sedna Aya, Aya » (Chant du père).
Survivre en Arctique
Ainsi commence le voyage initiatique, la quête existentielle d’Uqsuralik, au caractère d’ours au nom d’Hermine, qui transmet aux lecteurs par son vécu, ses états d’âme, ses blessures, ses errances, ses affections, ses joies, ses amours, ses maternités, ses croyances, ses transes toutes les facettes de cette culture inuit.
Il s’agit pour tout Inuit :
De survivre en milieu hostile, de migrer pour se nourrir, d’être un bon chasseur ; caribou, bœuf musqué, ours, et un bon pêcheur, harponner phoques, morses avec harpon et kayak.
De s’adapter et participer à la cohésion du groupe, un atout majeur, surtout dans les campements d’hiver qui rassemblent plusieurs familles. Comme dans chaque communauté, les jalousies, les inimitiés, voire plus, existent, mais la solidarité, l’entraide, dominent surtout entre femmes.
Culture Inuit
Une tradition orale très présente ponctue de chants et de poèmes les grands évènements de la vie ; retrouvailles, naissances, hommages, malédictions, finitude. « Uqsurlalik ma dernière-née ne dit à personne que les esprits t’ont visitée ou bien tes pouvoirs seront brimés, entravés… » (Chant de Sauniq)
Dans cet extrême Nord où la nature est source de vie mais aussi de mort, où la beauté et l’harmonie du décor polaire transcendent l’individu, les Inuits animistes invoquent les esprits, respectent la figure tutélaire du chamane, croient aux histoires mythiques (le géant, l’homme lumière…).
« La banquise qui arrache les parents, donne aussi des enfants, mais il faut les chercher… » (Chant du géant 2)
« Lorsque je suis revenu.., deux garçons étaient là, deux fils, deux chasseurs,… Eux et leur mère Uqsuralik sont les trois belugas blancs que j’avais perdus. »(Chant de Naja)
Questions contemporaines
Le génie de Bérangère Cournut, dans ce récit initiatique, poétique, vécu et incarné par Uqsularik, est de nous faire partager au quotidien la vie des Inuits, leurs traditions, leur mystique et leur culture ancestrale.
Au-delà, la romancière tente peut-être d’alerter sur les bouleversements liés au réchauffement climatique qui menacent ce Grand Nord arctique et ces populations autochtones.
« Ainsi se meurt notre territoire dans une grande respiration qui nous entraîne. »
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Parution le 29 août 2019 – 219 pages