Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique ou n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois, on vous aide à y voir plus clair et on vous explique en 4 points pourquoi c’est culte. Et ce mois-ci, on se penche sur Pretty Woman, ce classique qui révèle au monde Julia Roberts. Ça tombe bien, M6 rediffuse ce long-métrage iconique emblème le 22 juin.
Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique ou n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois, on vous aide à y voir plus clair et on vous explique en 4 points pourquoi c’est culte. Et ce mois-ci, on se penche sur Pretty Woman, ce classique qui révèle au monde Julia Roberts. Ça tombe bien, M6 rediffuse ce long-métrage iconique le 22 juin.
Du drame à la rom com
Au départ, les producteurs étaient partis sur un drame, censé traiter de la prostitution et de la drogue. La fin n’était pas reluisante, contrairement au conte de fées moderne que vivent les héros de Pretty Woman. Le titre initial du film, 3000, avait été choisi en référence au tarif que pratique la protagoniste (3000 $ la nuit). Puis le projet fut confié au réalisateur Garry Marshall, et devint la comédie romantique que l’on connait aujourd’hui.
Pretty Woman, c’est donc l’histoire d’un homme d’affaire milliardaire, qui décide de s’échapper d’une soirée un peu ennuyante. Sur Hollywood Boulevard, il demande son chemin à Vivian, une jeune femme qui se prostitue, et qui embarque à bord de sa voiture de luxe pour le guider. Edward Lewis l’engage d’abord pour la nuit, puis pour une semaine, en tant qu’escort. Les deux finiront par tisser des liens un peu plus profonds. Un scénario de comédie romantique somme toute assez classique : une femme et un homme de milieux différents qui tombent amoureux, malgré les obstacles que leur impose la société.
La révélation Julia Roberts
C’est dans Pretty Woman que la comédienne Julia Roberts se révèle au grand public. Jusqu’ici, elle n’avait joué que dans des téléfilms ou tenus des petits rôles au cinéma. Elle a tout juste la vingtaine quand elle tourne dans Pretty Woman, et le film, en raison de son succès commercial et critique, contribuera grandement à lancer sa carrière d’actrice.
Néanmoins, elle reste lucide sur l’œuvre, et déclarait il y a quelques temps au Guardian : « Je ne pense pas que l’on pourrait faire ce film aujourd’hui, si ? Il y a beaucoup de choses que l’on pourrait trouver à redire. » (Effectivement, et on y reviendra plus tard)
D’ailleurs, le duo Julia Roberts / Richard Gere a tellement marqué les esprits qu’il se retrouve neuf ans après, dans une autre comédie sentimentale : Just Married (ou presque), qui est également l’œuvre du réalisateur de Pretty Woman.
Money money money
L’argent occupe une place importante dans le film. Déjà parce qu’on comprend qu’il scinde la société en plusieurs classes, et Edward et Vivian n’appartiennent clairement pas à la même. Les riches d’un côté, avec les belles voitures, les beaux habits, les opulentes soirées, et les pauvres de l’autre, peu éduquées, « obligées » de faire le trottoir pour payer un loyer.
Le film vient, à travers le parler cru et l’ignorance des codes dont fait preuve Vivian, tourner un peu en dérision le monde d’Edward, principalement fait de mondanités : pourquoi autant de couverts au restaurant ? Les relations professionnelles et amicales d’Edward ne sont-elles qu’hypocrisie ? A l’opéra, pourquoi s’installer à une place où la vue est médiocre ?
Mais petit à petit, les deux mondes se mélangent (enfin, Vivian se mêle au monde d’Edward, et pas l’inverse, vous imaginez le déshonneur ?). Comme si l’argent était magique : petit à petit, Vivian escalade l’échelle sociale, et adopte les codes du milieu. Il n’y a qu’à observer son look, qui devient de plus en plus sobre et couvert au fil du film.
30 ans après, ça donne quoi en terme de féminisme ?
S’il y a effectivement quelques points à revoir, Pretty Woman ne s’en sort pas si mal que ça pour l’époque. Vivian est une figure de femme relativement puissante, et qui appelle à l’empowerment.
Elle est d’une spontanéité telle qu’elle envoie un peu valser certains stéréotypes liés à son genre notamment : elle s’y connait en voiture et va même jusqu’à donner des conseils à Edward. Elle établit également un parallèle plutôt juste entre sa profession et celle de son client, laissant suggérer que finalement, les différences ne sont pas si énormes que ça : « on baise les gens pour de l’argent ». Dans une des scènes finales, elle exprime de manière significative son absence de consentement, lorsque que l’avocat d’Edward lui fait des avances. Il ira jusqu’à l’agresser physiquement, ce à quoi elle répond, physiquement également. Même si la réalité est un peu plus complexe dans la vraie vie, on a là un exemple de femme qui n’hésite pas à se défendre. Ainsi, on pourrait lire, en filigrane, le message suivant : le consentement compte aussi pour les travailleuses du sexe. « Je ne suis pas un jouet, je ne vous appartiens pas », précise-t-elle d’ailleurs à Edward.
Néanmoins, le film tombe tout de même dans plusieurs écueils. La différence d’âge et de classe sociale entre les deux protagonistes induisent de facto un rapport de domination, qui semble totalement accepté. Les personnages se complaisent dans ces stéréotypes, et on en revient à observer l’homme riche et cultivé, dans le rôle du prince charmant, qui vient délivrer de la rue la jeune prostituée maladroite mais attachante. Ce schéma du prince charmant venu sortir de la précarité l’élue n’est pas remis en question, et Vivian l’évoque même comme son rêve d’enfant. Sauf que dans les faits, toutes les travailleuses du sexe ne cherchent pas à être « sauvées ». Et le film semble tristement ériger cette déclaration en évidence universelle.
