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Les Optimistes de Rebecca Makkai : un roman d’espoir

10 juin 2020
Par Le Cercle Littéraire
Les Optimistes de Rebecca Makkai : un roman d'espoir
©dr

LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau). Les années sida semblent appartenir de nos jours à une autre ère. Mais dans les années quatre-vingt, cette maladie décimait les communautés gays. Nous sommes à Chicago, Yale et ses amis vivent au rythme de leurs amours, de leur discrimination, de la libération sexuelle. On fait leur connaissance lors des obsèques de l’un d’entre eux et l’on comprend alors leur mode de vie, à la fois exubérant et secret.

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Les Optimistes

Le coup de cœur de Sylvette C. (Castelnau)

Yale, Fiona et les autres

Yale s’occupe d’une galerie d’art au sein d’une université. C’est la personne centrale du roman, tous les autres étant plus ou moins rattachés à lui, et au monde culturel dans lequel il vit.

En alternance, des chapitres parlent de l’époque actuelle, à Paris, où Fiona, une amie de la bande de Yale, recherche sa fille et sa petite fille, victimes d’une secte ou bien cherchant à fuir une mère envahissante.

La vie quotidienne est très détaillée. Nous voici à nouveau dans « les chroniques de San Francisco » (la secte comprise !), l’empathie y est la même : les tourments d’une jeunesse libérée mais inquiète, travailleuse et fêtarde, s’accrochant à la vie tandis que les amis disparaissent tour à tour.

Ce sont les détails qui font l’histoire. La vie amoureuse est parsemée d’écarts, la vie professionnelle d’embûches, et d’embûches en écarts, ce roman nous tient en éveil, jusqu’à envisager Yale et ses amis faisant partie de nos proches.

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À chaque époque ses dangers

Rebecca Makkai permet cette magie grâce à des dialogues justes, naturels et percutants. Rien n’est surfait, et les états d’âme de Yale reprennent en écho les évolutions sociétales très documentées. Les angoisses dues au sida et leurs répercussions sont partie prenante d’un quotidien gangrené.

L’entraide et la dévotion à l’autre sont totales ; le moindre écart peut coûter la vie, on est en équilibre au-dessus du vide.

Chaque époque dégage ses propres malheurs. La libération sexuelle des années soixante-dix renvoie à l’aliénation des croyances actuelles. Rien n’est jamais parfait, la guerre s’infiltrant dans les moindres interstices de liberté.

La vigilance est de mise. Nora, la vieille dame dépositaire d’œuvres inestimables, compare la guerre de quatorze- dix-huit à la guerre contre le sida : aucun garçon n’était à l’abri de la mort et on se demandait sans cesse si nos amis avaient survécu.

C’est le roman de l’amitié, du sentiment amoureux, de la fidélité, et de l’espoir.

Paru le 16 janvier 2020 – 560 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Caroline Bouet

Article rédigé par
Le Cercle Littéraire
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