Compositrice, interprète et maintenant auteure, avec son premier roman La commode aux tiroirs de couleurs, Olivia Ruiz dévoile une « femme chocolat » aux mutiples facettes qui, par les mots, tente de se reconnecter à ses racines profondes. Interview !
En tant qu’auteure, compositrice et interprète, pourquoi avez-vous eu envie de passer de l’écriture de chansons à celle d’un roman ?
Olivia Ruiz : « Quand je raconte mes histoires en chanson je dois me restreindre en permanence pour que le fond s’adapte au format. Parfois c’est amusant, parfois c’est frustrant.
Quand je pense un personnage, je le construis de bout en bout, je sais l’odeur de son parfum, ce qu’il prend au petit-déjeuner, les visages de ses amis, la marque des cigarettes qu’il fume… Et je n’en garde que le détail le plus parlant.
Le roman permet d’aller plus loin, de prendre le temps d’installer une situation, un état émotionnel. J’ai adoré l’exercice inverse aussi, celui de travailler à garder un rythme de bout en bout pour le livre, comme pour une chanson. Et ça pour le coup, c’est clairement plus difficile sur 200 pages que sur quatre minutes trente. »
Quelles ont été vos inspirations pour écrire La commode aux tiroirs de couleurs ?
« Les témoignages et les documentaires traitant de la guerre d’Espagne et de l’exode des républicains espagnols m’ont aidée. Mais ils sont peu nombreux et cet épisode est quasiment passé sous silence dans les livres d’histoire, alors…
Les romans que j’ai tant aimés sur le sujet m’ont portée probablement. De Lydie Salvayre à Serge Pey. Le films qui ont forgé mon désir de comédienne et de réalisatrice aussi, d’Almodovar à Iñárritu. Et bien sûr les femmes de ma vie ! Ma mère, mes grand-mères, mes tantes, mes amies. »
Que souhaiteriez-vous dire aux lecteurs avant qu’ils ne tournent la première page ?
« Merci d’être venus jusqu’à moi d’abord ! Puis que nous sommes tous riches de nos trajectoires et de nos tragédies, et que les femmes de la commode vous prouveront, j’espère, que l’on peut faire quelque chose de beau en assassinant le silence. Même à une minuscule échelle. »
*Copyright photographie : Giancarlo Gorassini/BestImage
—
Aller + loin : Un roman signé Olivia Ruiz : La commode aux tiroirs de couleurs