Décryptage

Zelda : plus qu’une franchise, un monde !

08 janvier 2020
Par Peter
Zelda : plus qu’une franchise, un monde !

C’est un des titres les plus réputés dans le monde des jeux vidéo, une des valeurs sûres de Nintendo. 35 ans après son apparition, Zelda fascine toujours autant les gamers du monde entier. Retour sur une série de jeux fascinante qui a transformé ses bases en univers foisonnant.

Une balade anodine ?

Tout a commencé par une promenade… Shigeru Miyamoto, le créateur du jeu légendaire flânait dans la campagne environnant sa maison d’enfance à Kyoto. Entouré par les arbres, les champs, les forêts et les villages, il eut alors les premières impressions d’un jeu situé dans un monde doté d’une nature prédominante. En explorant une caverne à l’aide d’une lanterne, un déclic se produit. Les éléments de base de la saga sont en place. L’exploration, la nature, la quête. Une trame de base se dessine : le héros devra sauver une princesse des forces du mal. Celle-ci sera nommée Zelda, en hommage à la femme de l’auteur américain F. Scott Fitzgerald. Le parcours du héros se fera sous les auspices de trois mythologies : celtique, nordique et japonaise. Le tout influencé par la culture médiévale occidentale.

Le héros se nomme Link, en anglais cela signifie “lien”. Une véritable poétique du nom : il est vrai que le jeune homme au centre de la franchise unit tous les éléments qui semblent disparates. Link est le vecteur par lequel le joueur peut explorer ce “jardin miniature” qu’est chaque épisode de la saga Zelda. Le point de départ est (presque) à chaque fois l’enlèvement de la princesse Zelda par Ganon, incarnation du mal. En bon jeu d’action-aventure, Zelda propose alors une multitude de quêtes, d’apprentissages et de rencontres pour aboutir au boss final. Pourtant, ce schéma qui peut sembler simpliste est l’objet d’un culte depuis 35 ans déjà et 19 jeux au compteur !

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Des sentiers qui bifurquent

La spécificité de Zelda est notamment sa gestion du temps. Une dimension qui ajoute une complexité et une profondeur au récit des aventures de Link. Pendant longtemps, la chronologie exacte des jeux est ainsi demeurée incertaine, les jeux semblaient suivre des chemins hasardeux. Certains fans y voyaient le signe d’un univers où chaque titre – à la manière des contes – est une version différente d’un même mythe, celui de Link et de Zelda. Ajoutez à cela un gameplay des plus aboutis, la multitude de quêtes secondaires et la musique mémorable composée souvent par Konji Kondo, et vous obtenez une matière inépuisable.

Mais à force de persévérance et d’attention, les fans ont établi une chronologie, approuvée par le maître Miyamoto lui-même. Le point d’orgue en est Ocarina of Time, sorti en 1998. A partir de ce jeu, l’univers de Zelda se scinde en deux temporalités distinctes : la défaite et la victoire de Link, le héros du temps. Le dernier titre en date, Breath of the Wild de 2017, est hors temporalité et représente une réinvention du jeu, de son gameplay, d’où sa situation particulière. Entre ces deux pierres marquantes, on trouve un univers foisonnant incarné par des jeux innovants et divers. L’univers de la défaite comprend ainsi Link’s Awakening (1993, qui a eu droit à un remake en 2020), A Link between Worlds (2013). Sa temporalité parallèle inclut des titres tels que Majora’s Mask (2000), Twilight Princess (2006) et Phantom Hourglass (2007).

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Vers l’au-delà et ailleurs

Zelda peut ainsi paraître intimidant pour le novice voulant se plonger dans la mythologie d’Hyrule, le nom du royaume de Link. Mais les points d’entrée sont nombreux et faciles d’accès. Outre le premier épisode, il faut citer Breath of the Wild qui permet de s’approprier aisément les codes de la franchise.

Mais l’épisode le plus marquant et dont le succès a eu un impact retentissant sur le monde du jeu vidéo et la pop culture est indéniablement Ocarina of Time. A sa sortie sur la console Nintendo 64, le titre révolutionne la façon dont est conçu un jeu d’exploration sur console. Les frontières semblent abolies, la narration se libère des carcans d’autrefois et se fait plus fluide, plus cinématographique. La profondeur du scénario, ses enjeux dramatiques puissants – puisque la fin influe directement sur la temporalité même de la saga – en fait un chef-d’oeuvre presque indépassable.

Il y aura à jamais un avant et un après Ocarina of Time, peu de jeux ont ainsi remodelé la perception du médium dans l’esprit collectif. Ce coup d’éclat légendaire est encore perceptible dans un jeu aussi abouti que Breath of the Wild qui élargit encore le domaine du possible. Après 62 millions de jeux vendus, Zelda n’a toujours pas épuisé son potentiel : un accomplissement unique dans le domaine du jeu vidéo.

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Article rédigé par
Peter
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