LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Evy V. (Sceaux). Avec son premier roman, récit d’une survivance par la grâce des Lettres pour combler la vacuité de ses journées, Joseph Ponthus nous propose d’aller À la ligne…
À la ligne
Le coup de cœur d’Evy V. (Sceaux)
Avec son premier roman, récit d’une survivance par la grâce des Lettres pour combler la vacuité de ses journées, Joseph Ponthus nous propose d’aller À la ligne…
À la ligne…
À l’aube en journée ou en soirée embaucher pour trimer trimer trimer
Les crevettes les langoustes les bulots à l’usine trier pelleter tracter
À l’abattoir les carcasses de bœufs sur les rails pousser et leur sang essuyer
La femme aimée épousée et suivie chez elle chez les Bretons
Intérim pour lui infinie routine à l’usine à l’abattoir à la maison
Gagner des sous la seule raison d’endurer cela car à quoi bon sinon
Ne jamais se plaindre malgré la fatigue le dos cassé la pression
Et tenir grâce à l’écriture au souvenir de romans ou chansons
… sans point final
Ainsi donc, vous l’aurez compris, Joseph Ponthus (via le narrateur-poète, son alter ego) nous emmène… À la ligne sur les lignes de production d’une conserverie de poissons ou de celles d’un abattoir en Bretagne… À la ligne aussi, avec son roman-poème sans ponctuation, obligeant le lecteur à une plongée en apnée dans cet univers fait de bruits, d’odeurs (de sueur, de sang, de mort), de fatigue et de souffrance.
Et pourtant, le lecteur, loin de s’ennuyer, éprouve un réel intérêt à découvrir cet univers, arrive même à sourire grâce aux touches d’humour glissées ici ou là dans ce tout petit livre. Avec une économie de mots… certes… mais une telle maestria pour glorifier le travail des ouvriers, ses « frères d’armes », Joseph Ponthus nous surprend par ses Feuillets d’usine !
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Parution le 13 août 2020 – 288 pages