Dès sa parution en 2016, The Promised Neverland se forge une solide réputation auprès de la communauté des fans de mangas qui louent ses qualités graphiques et scénaristiques. C’est une reconnaissance bien méritée pour les jeunes auteurs que sont Posuka Demizu et Kaiu Shirai. Décryptage d’un shonen qui a fait le pari de l’audace.
Célébrer l’esprit de famille 
Si The Promised Neverland a réussi le pari de rassembler un large public c’est parce qu’il n’est pas un manga comme les autres. Son originalité tient à Emma, sa jeune héroïne, et à ses deux amis, Ray et Norman, qui n’usent pas de superpouvoirs pour se sortir de situations périlleuses mais de leurs exceptionnelles capacités intellectuelles. Au quotidien, rien n’est facile pour eux, rien n’est évident car tout est affaire de subtilité, de solidarité et de méfiance. En effet, les trois orphelins et leurs amis vivent dans un établissement spécialisé et doivent redoubler d’attention quand ils découvrent qu’Isabella, leur adorable mère de substitution (adorable… en apparence) livre les enfants en pâture à de démoniaques créatures. Ensemble, ils résistent et échafaudent des plans d’évasion avec pour seule planche de salut l’esprit de famille, une force extraordinaire.
Vivre un angoissant huis clos
L’ambiance de l’orphelinat est claustrophobique et suffocante, en raison de quoi les enfants ne cessent de tenter de s’en échapper, malgré ses atours de prison dorée. Ce pays imaginaire dont ils rêvent tant, situé au-delà du portail de Grace Field House, n’est pas seulement le monde extérieur mais l’inextinguible désir de liberté qui occupe continuellement leur esprit. Dès lors, encore plus douloureux sont les petits jeux des apparences et des faux-semblants, tous ces moments de tendresse qui sont volés aux enfants avant qu’ils soient livrés aux forces du Mal. Mais Emma, en grande sœur vaillante, veille au grain, s’affirmant d’aventure en aventure comme la promesse des jours heureux.
Combattre ses failles 
À chaque nouveau tome, l’univers de The Promised Neverland apparaît toujours plus complexe, toujours plus profond. L’évolution psychologique des protagonistes révèle des personnalités parfois surprenantes, où quand le double jeu s’invite dans la danse naît un profond sentiment d’inquiétude. C’est cette sensation de perpétuelle incertitude dont raffolent les fans de ce survival original et qui les tient en haleine. Pour expérimenter encore davantage cette excitante sensation, sort le 21 août 2019 le superbe Coffret The Promised Neverland qui, s’il propose l’attendu tome 9, dévoile aussi un roman inédit : La Lettre de Norman (accompagné d’un marque-page métallique, d’un livret de dessins exclusifs contenant un calendrier avec les dates clés à retenir et d’une carte postale inédite) où les lecteurs découvriront une facette inconnue de la vie dans l’orphelinat. À travers une flopée de souvenirs du jeune Norman flotte une douce mélancolie, une nostalgie des moments tranquilles alors que pourtant seule compte la fuite. Si la recette d’un manga réussi c’est mêler avec justesse la puissance du fantastique à la cruauté de la réalité, alors nous pouvons affirmer que Posuka Demizu et Kaiu Shirai ont remporté haut la main ce défi.
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Aller + loin : Le manga du mois : The Promised Neverland, le conseil du Chef Otaku
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