Aldous Harding & Jonathan Jeremiah ont construit et élaborés leurs chansons aux antipodes. La lointaine Nouvelle Zélande pour elle, le nord de Londres pour lui. A quelques semaines d’intervalles, ces deux talentueux songwriters publient Designer & Good Day, deux albums carburant au folk et aux essences…Extraordinaires
Aldous Harding / Designer
Honneur aux dames ! Deux ans après l’excellent Party et une centaine de dates de concerts au travers du globe, cette fine gâchette du folk, ex-compagne à la ville et (parfois) à la scène de Marlon Williams, publie ces jours-ci Designer. Pour son troisième album, cette songwriter accomplie rempile avec le très occupé John Parish. Un ingénieux et talentueux producteur responsable de la carrière de PJ Harvey, et dont les studios basés à Bristol ont accouché de petites merveilles, notamment Giant Sand, Tracy Chapman, Goldfrapp, Arno, Rokia Traore…). C’est d’ailleurs sa patte si particulière que l’on retrouve au programme de Designer.
Si Aldous Harding sait indéfectiblement écrire des belles chansons, Parish lui offre l’écrin parfait pour les mettre en valeur. D’une trame folk mid-tempo, les 9 titres aux grès d’arrangements et d’artifices très malins prennent de l’envol, de l’ampleur, et se muent en un truc tout aussi accrocheur que fantomatique, selon l’ambiance et le propos du morceau. Des belles lettres et du bon son, que demander de plus ?
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Jonathan Jeremiah / Good Day
Etranges histoires que les aléas du buisness de la musique génèrent parfois. Good Day, le 4ème opus de l’anglais Jonathan Jeremiah a été publié en plein milieu d’été 2018. Pas un très bon jour pour le coup, puisque l’album est passé quasi inaperçu en pleine fournaise estivale.
D’où cette reparution ce printemps 2019 accompagné de quelques succulents bonus. Et pourtant, l’efficacité d’un titre comme Mountain et son refrain de folk siffloté qui vous imprègne le cerveau en trois mesures, illustre bien que tout était déjà bien en place pour un carton plein.
Séance de rattrapage donc pour ce brillant songwriter à la croisée des chemins. Ecriture pop, ossature folk, chant et chœurs gorgés de soul. On pense à plein de choses (Scott Walker, Tony Joe White, Terry Callier, Isaac Hayes, Jim Ford, Lee Hazelwood…) mais le tour de force du mec est de s’accaparer parfaitement les codes du passé pour les faire siens. Si on devine une solide culture musicale sous influences 60’s & 70’s et un goût évident pour la luxure des arrangements et les ornementations de cordes, difficile à croire que le couple Gainsbourg-Vannier n’a pas aussi marqué ce trentenaire londonien. Un boulot d’écriture parfait et une retranscription en musique qui n’oublie aucun détail. On vous l’assure, Jonathan Jeremiah c’est des Good Days en perspective.
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