LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Martine L. (Lyon). Nous sommes à Tokyo. Akiko travaille comme secrétaire auprès de Me Fujieda, avocat. C’est une femme très organisée qui gère bien sa vie professionnelle et familiale. Son mari Nobutoshi travaille dans une société de commerce. Leur fils Satoshi, 17 ans prépare ses examens. Les beaux-parents d’Akiko, Shizego et sa femme, habitent à proximité. Les conflits entre Shizego et Akiko avaient contraint les deux familles à vivre séparément.
Le Crépuscule de Shigezo
Le coup de cœur de Martine L. (Lyon)
Nous sommes à Tokyo. Akiko travaille comme secrétaire auprès de Me Fujieda, avocat. C’est une femme très organisée qui gère bien sa vie professionnelle et familiale. Son mari Nobutoshi travaille dans une société de commerce. Leur fils Satoshi, 17 ans prépare ses examens. Les beaux-parents d’Akiko, Shizego et sa femme, habitent à proximité. Les conflits entre Shizego et Akiko avaient contraint les deux familles à vivre séparément.
La perte
En sortant du travail, Akiko croise Shizego en costume, sous la neige, dans un froid glacial. Il semble bizarre. Alors qu’elle est en train de préparer le repas, elle reçoit la visite de Shizego. Il se goinfre de légumes préparés et annonce que sa femme est couchée et qu’elle ne veut pas se lever. Akiko, inquiète, se rend sur place et découvre sa belle-mère étendue sur le sol et froide. Le médecin appelé déclare qu’elle est décédée depuis au moins 4 heures d’une hémorragie cérébrale.
Un secret bien gardé
Shizego ne comprend pas que sa femme est morte. Il semble perdu, dans un autre monde. Akiko aidée par les voisins et par sa belle-sœur Mitsouko organisent la veillée funèbre selon les rites et les formalités japonaises. Puis Kyoko, la sœur de Nobutoshi, arrive. Elle s’aperçoit avec stupeur que son père Shizego ne la reconnait pas. Lors de la crémation le vieil homme ne semble pas affecté. Le constat est amer. Cette femme de l’ère Meiji, solide, joviale et très appréciée par tous, s’est éteinte alors qu’elle avait 10 ans de moins que son mari. Ses enfants sont désemparés. Ils prennent conscience qu’elle a du supporter le mauvais caractère et les colères de son mari sans jamais rien laisser transparaitre.
Le déclin
La situation se complique. La sénilité de Shizego devient vite difficile à gérer. Pour des raisons pratiques, il ne peut plus rester seul et s’installe chez Akiko. Une charge supplémentaire pour elle, car Nobutoshi reste inerte et complétement désespéré par l’état de son père. Il ne sait pas quoi faire. Que va devenir Shizego ?
Un excellent roman plein de douceur et de tendresse sur la vieillesse et sur la dégénérescence de l’individu. Tous les sujets y sont superbement abordés comme la sénilité, la perte des repères, l’isolement des personnes face à la maladie, le coût des soins et le décès. Pourquoi soigner les personnes qui sont « perdues » d’avance ? Même si l’on vit à proximité des gens, on ignore beaucoup de choses d’eux. Un roman reposant et très agréable à lire.
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Parution le 18 octobre 2018- 320 pages
Traduit du japonais par Jean-Christian bouvier