Didier Tarquin naît à Toulon en 1967, grandit en Algérie et découvre à son retour en France qu’il a le dessin dans la peau. En 1990, Soleil Productions publie ses premiers travaux. Quatre ans plus tard, Lanfeust de Troy fait de lui une star. Sa nouvelle saga, UCC Dolores, suit les aventures d’une jeune héroïne et promet de nous en mettre plein les yeux.
L’ascension fulgurante
Dès sa première œuvre, Les Maléfices d’Orient, Tarquin bouge les lignes de la bande dessinée à papa. Accompagné au scénario par le trublion Mourad Boudjellal, fondateur de Soleil Productions et futur propriétaire du Racing Club Toulonnais, il impose un style à la fois généreux et intime où les petits détails cachés çà et là ont toute leur importance. On note déjà le plaisir de l’artiste à jouer avec le lecteur pour le fondre dans des mondes fantastiques où l’impertinence et la dérision sonneront dans le futur comme une marque de fabrique. Si la série Röq passe relativement inaperçue, Tarquin touche au sublime dès le premier tome de Lanfeust de Troy, L’Ivoire du Magohamoth. Quand bien même l’univers foisonnant repose sur des mythes et légendes nordiques connus du grand public, il inscrit la saga dans une veine parodique à la Terry Pratchett qui stimule d’autant plus notre imaginaire. La planète Troy devient le nouvel épicentre d’une génération biberonnée à l’heroic fantasy.
Tarquin, le Dieu de Troy
Avec les années, Tarquin affine son coup de crayon, sublimant les folles idées de son compère scénariste Christophe Arleston. Ces planches qui deviennent le théâtre d’imposantes scènes épiques où souffle en permanence le parfum de l’aventure décident les deux auteurs à sortir des sentiers battus. Lanfeust de Troy ne doit pas se reposer sur ses lauriers et les héros et héroïnes trop à l’étroit sur leur planète éprouvent le besoin de changer d’air. L’odyssée spatiale Lanfeust des Étoiles régénère les personnages autour de préoccupations qui, enfin, les dépassent. Voilà le parfait antidote à la routine ! Le retour en terrain connu dans Lanfeust Odyssey n’est que plus salutaire pour le forgeron et ses compagnons de route. Tarquin se révèle le démiurge d’un univers qu’il maîtrise sur le bout des doigts.
Un peu plus près des étoiles
Didier Tarquin n’est pas qu’un dessinateur exceptionnel, il est également un habile faiseur d’histoires, un scénariste accompli. Les Ailes de Phaéton et Les Krashmonsters attestent de sa capacité à inventer des histoires en alternant les genres, sans jamais perdre son sens du merveilleux et son esprit taquin. La tonalité de son écriture est reconnaissable entre mille, même dans l’ébouriffante série S.P.E.E.D Angels qui repose sur une ambiance plus fun et cool que ses œuvres précédentes.
Avec UCC Dolores – La Trace des nouveaux pionniers, l’artiste, au dessin et au scénario, boucle la boucle. Ce space opera qui voit Mony, une jeune orpheline de 18 ans, devenir la propriétaire de l’UCC Dolores, un immense vaisseau de guerre, annonce des ambitions exceptionnelles. Réjouissons-nous.
Planches © Didier Tarquin, Glénat
—
Parution le 9 janvier 2019 – 48 pages
UCC Dolores, tome 1, La trace des nouveaux pionniers, Didier Tarquin (Glénat) sur Fnac.com