LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne Saint Hilaire). Éric Vuillard est né en mai 68, il est scénariste, réalisateur de films et depuis 1999 écrivain. Il construit peu à peu une œuvre originale. Il s’intéresse aux guerres qui ont marqués l’humanité, en Europe, mais aussi en Afrique ou en Amérique. En 2017, il a reçu le prix Goncourt pour L’Ordre du jour où il s’interrogeait sur l’implication des milieux d’affaires dans la montée du nazisme.
La bataille d’Occident
Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne Saint Hilaire)
Éric Vuillard est né en mai 68, il est scénariste, réalisateur de films et depuis 1999 écrivain. Il construit peu à peu une œuvre originale. Il s’intéresse aux guerres qui ont marqués l’humanité, en Europe, mais aussi en Afrique ou en Amérique. En 2017, il a reçu le prix Goncourt pour L’Ordre du jour où il s’interrogeait sur l’implication des milieux d’affaires dans la montée du nazisme.
Les prémices de la guerre
La bataille d’Occident, écrit en 2014, traite de la Première Guerre mondiale. Dans de courts chapitres, toujours précédés d’une photo, l’auteur tente de recréer une atmosphère. Tout d’abord, il fait une brève description du monde d’avant, puis du printemps 1914, insouciant. Côté prussien, des stratèges militaires comme Schlieffen élaborent des plans d’invasion, côté français l’élite militaire rêve également de conflits. Dans chaque camp, les soldats sont envisagés seulement comme de la chair à canon. Puis vient l’été, l’Archiduc d’Autriche et son épouse sont assassinés, que deviendront in fine les comploteurs ?
L’enlisement
On est fin juillet-début août, après la mobilisation succède très vite la débandade face aux allemands. Le 22 août marque le triste record jamais dépassé pour la France du plus grand nombre de morts en une seule journée : 27 000. La guerre s’installe et avec elle un nouvel ordre économique. Le Chemin des Dames, les tranchées, l’enlisement, des morts et des tombes, des champs de tombes. Le récit ne se termine pas sur la fin de la guerre, mais sur une interrogation sur le comportement humain.
Ce livre est un patchwork d’évocations. La langue est belle, toujours très imagée, elle permet de ne pas être trop effrayé par l’horreur quand l’auteur écrit : « Qu’on imagine ces 27 000 dormeurs du val ! … Qu’on entende chanter la rivière, qu’on soit ébloui par ces haillons d’argent. Ils sont là têtes nues, milliers de bouches ouvertes, la lumière pleut sur leur sommeil. » Au XXIème siècle, la guerre de 14 demeure la Grande Guerre.
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Parution le 5 mars 2014 – 180 pages