LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne Saint Hilaire). Ce petit opus écrit en 1922, prend la forme d’un pastiche d’un texte Socratique, c’est-à-dire un entretien entre deux personnages, le maitre et l’élève. Mais ici plus prosaïquement, nous sommes à la fin d’un dîner et un banquier, financier sans scrupule, profiteur, accapareur, justifie doctement à un ami son mode de vie.
Le banquier anarchiste
Le coup de cœur de Sylvie B. (La Varenne Saint-Hilaire)
Critique de la bourgeoisie
Par un raisonnement par l’absurde, le Banquier va faire croire que sous couvert de capitaliste revendiqué il est en réalité un anarchiste ! Dans cette fable très amusante, l’auteur critique la bourgeoisie de son époque. L’anarchiste veut retrouver l’homme au naturel, il lui faut donc abattre les fictions sociales : famille, argent, religion, État. Maniant rhétorique et paradoxe, notre banquier montre qu’être anarchiste, c’est lutter en groupe. Mais, dans un groupe constitué, certains se mettent à commander, donc privent de liberté, ou bien, ils font preuve d’entraide, alors ils prennent certains pour des incapables.
Argent, es-tu là ?
Donc, pour atteindre la liberté anarchiste, il faut travailler seulement individuellement à l’avènement de cet ordre nouveau. Ainsi, le Banquier décide de s’attaquer à une des grandes fictions sociales : l’argent. Pour se libérer de son pouvoir aliénant, il « s’impose » d’en gagner beaucoup. Ainsi, il s’est libéré lui-même, il est devenu anarchiste, non pas en théorie mais en pratique ! Pessoa montre comment on peut justifier n’importe quoi, sous couvert de raisonnement politique et philosophique.
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Paru originale en 1922 – 112 pages