Critique

1 mois / 1 classique : La Nuit des temps de René Barjavel

10 décembre 2018
Par Melanie C.
1 mois / 1 classique : La Nuit des temps de René Barjavel
©dr

En 1968, René Barjavel sort l’un de ses romans les plus célèbres à ce jour et resté intemporel, La Nuit des temps. Ou la découverte en Antarctique d’une civilisation vieille de 900 000 ans, mais plus avancée technologiquement. Le tout placé sous les feux des projecteurs du monde entier. Une œuvre d’anticipation et un roman d’amour puissant.

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Le roi de l’anticipation

René Barjavel s’est fait reconnaître très tôt par son univers fort et désenchanté, où l’uchronie se mêle à la science-fiction et où notre société est forcément vouée à se muer en un monde apocalyptique. Il acquiert ainsi la popularité avec Ravage, prévoyant la fin de l’électricité et, avec elle, le retour à la sauvagerie, Le Voyageur imprudent reprenant la thématique du voyage dans le temps pétri de dangers ou encore Le Diable l’emporte ou les affres d’une guerre totale et nucléaire. Avec La Nuit des temps, il pousse le curseur un peu plus loin en contant une expédition scientifique en Antarctique, qui découvre les ruines d’une civilisation disparue depuis 900 000 ans, mais très évoluée technologiquement. On y rencontre ainsi la belle Eléa qui, réveillée par le docteur Simon, va raconter tout ce qu’elle a traversé.

Cœur de glace

Initialement scénario d’un film jamais tourné, voilà bientôt 50 ans que La Nuit des temps est paru et pourtant, le roman semble s’inscrire plus que jamais dans notre époque. Pessimiste, Barjavel témoigne de la fin de notre civilisation, en faisant un parallèle inquiétant entre la destruction de Gondawa et la nôtre, sans doute imminente. Sous-jacente, une critique des médias (déjà omniprésents) qui surveillent l’expédition et la révèlent au monde entier, par le biais de caméras intrusives. Mais le romancier apporte un peu de chaleur dans le froid polaire qui environne son expédition, avec deux histoires d’amour aux destinées tragiques : celle, irréductible, d’Eléa pour son cher Païkan qu’elle croit avoir laissé sur Gondawa. Et celle, impossible, entre Simon et Eléa. Le cœur du scientifique palpite pour cette belle et mystérieuse inconnue. Et les élans du cœur d’être comme ce roman : décidément intemporels.

Parution en 1968 – 416 pages

La Nuit des temps, Barjavel (Presses de la Cité) sur Fnac.com

Aller + loin : 1 mois / 1 classique, la bibliothèque idéale

Portrait de René Barjavel extrait de La Nuit des temps – 1969 (INA)

Article rédigé par
Melanie C.
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