Dernier coup de ciseaux, l’enquête policière interactive

Que dire de plus, après avoir vu cette pièce, quand on sait qu’elle a déjà été vue par 600 000 spectateurs, que cette adaptation française est à l’affiche des théâtres parisiens depuis 6 ans, et qu’elle a obtenu le Molière 2014 de la meilleure comédie ?

Des ciseaux en or !

Que dire de plus, après avoir vu cette pièce, quand on sait qu’elle a déjà été vue par 600 000 spectateurs, que cette adaptation française est à l’affiche des théâtres parisiens depuis 6 ans, et qu’elle a obtenu le Molière 2014 de la meilleure comédie ? Que dire de plus, quand on sait que son original américain tient l’affiche depuis 30 ans, Guiness des records de longévité aux USA avec plus de 9 millions de spectateurs.

Et bien, tout simplement, que si vous faites partie, tout comme moi, il y a encore quelques jours des derniers « rebelles » qui n’avaient pas encore cédé à l’appel du bruit des ciseaux, il faut vous précipiter dans ce salon de coiffure ouvert durant tout l’été aux Mathurins. L’idée en or, géniale, de faire participer l’ensemble des spectateurs à la résolution de l’enquête, fonctionne à plein et fonctionnera toujours. Tels de grands enfants adorant jouer à une sorte de Cluédo géant, nous nous laissons alpaguer, manipuler, bien volontiers, dans la joie et la bonne humeur.

Si la fin de l’histoire pourrait s’emmêler, au point d’être tirée par les cheveux …

Il ne faudrait vous en prendre qu’à vous-même, puisque c’est vous, spectateurs, qui par vos questions et vos hypothèses allez faire avancer l’enquête, et surtout allez voter pour déterminer le ou la coupable, laissant ainsi la possibilité à quatre fins possibles.

De là à penser qu’en plus d’être très drôle et efficace, le succès de la pièce tiendrait aussi pour beaucoup aux nombreux spectateurs qui viennent et reviennent pour en modifier la fin, il n’y a qu’un pas !

Panique au salon

La pianiste célèbre « la plus folle » du marais habitant juste au dessus du salon de coiffure, archétype sur pattes, néanmoins très drôle, est tuée, poignardée de plusieurs coups de ciseaux dans le cou.

Personne n’étant sorti de l’immeuble, durant les quelques heures qui ont précédé le meurtre, les protagonistes présents sont automatiquement les quatre suspects potentiels : le coiffeur, sa shampouineuse, un producteur de télé, une riche bourgeoise cleptomane.

Ils sont d’autant plus des coupables potentiels, qu’on s’aperçoit assez rapidement que tous avaient un rapport plus ou moins éloigné avec la défunte et de bonnes raisons de la trucider.

Une enquête menée tambour battant

Dans la seconde partie, c’est le commissaire, accompagné de son lieutenant stagiaire apathique, image peu glorieuse de notre police nationale, qui vont mener la reconstitution des faits et gestes de chacun à l’aide de l’ensemble des témoins spectateurs.

Ils ne seront pas au bout de leurs surprises, piégés parfois par certaines questions de bon sens posées par certains membres du public plus attentifs que d’autres, pour mener à bien l’établissement des preuves qui aideront à boucler l’enquête. Bravo à Sébastien Azzopardi, metteur en scène à succès (La dame blanche) d’avoir mis en scène et réuni tous ces talents.  

Dans ce salon de coiffure souffle un véritable esprit de troupe, une envie de jouer avec le spectateur communicative, un rythme effréné et soutenu, de la haute voltige pour laisser éclater les répliques, les bons mots qui fusent non-stop,  déchaînant l’hilarité.

L’art du cirque n’est pas loin, certaines scènes sont proches de la grosse farce clownesque, on joue beaucoup avec les éléments, il y en a beaucoup dans un salon de coiffure, si vous voyez ce que je veux dire … Enfin, un certain savoir-faire aussi, pour pouvoir sortir du texte, tout en restant dans son personnage pour partir en impro avec le public.

Prenez rendez-vous, sans faute, vous pouvez me croire sur parole, rien ne vous rasera dans cette comédie policière, un très bon shampoing à lotion hilarante qui lave bien la tête.