Connaissez-vous Roland Topor ? Cet artiste touche-à-tout du XXe siècle aussi productif que Pablo Picasso, a été injustement oublié par le grand public. Heureusement, la Bibliothèque nationale de France (BNF) fait amende honorable en dédiant à l’illustrateur, dramaturge, poète, écrivain, cinéaste (…) une grande exposition du 28 mars au 16 juillet 2017. Qui êtes-vous Roland Topor ?
Un rescapé de la Seconde Guerre mondiale : fils de juifs poloné, né en 1938, Roland Topor a passé son enfance à sa cacher, en Savoie, de la police de Vichy.
Un contestataire : dessinateur d’humour dans les revues contestaires comme Hara-Kiri, Action ou Bizarre, il a critiqué la politique du Général De Gaulle pendant Mai 1968 et par la suite de Valéry Giscard d’Estaing.
Un fêtard : Topor était « quelqu’un qui aimait faire la fête, c’est-à-dire boire », affirme Alexandre Devaux, commissaire de l’exposition.
Un bosseur: son ami Pascal Thomas raconte l’avoir trouvé déjà debout aux aurores, une dizaine de dessins terminés, après une soirée bien arrosée entre amis sur l’île de Ré.
Une carrière américaine : Roland Topor a publié ses illustrations dans le très prisé New York Times.
Un effrayé de l’avion : malheureusement, sa peur de l’avion l’aura restreint dans la poursuite d’une carrière internationale.
Un acteur : il a joué dans une vingtaine de films, dont Qui êtes-vous Polly Maggoo ?
Un amoureux des livres : dessinateur pour la presse, il était surtout passionné de littérature, notamment de roman noir. Il a illustré l’œuvre de Marcel Aymé aux éditions Flammarion, celle de Jacques Sternberg, mais aussi L’Écume des Jours de Boris Vian ou encore Cendrillon et Pinocchio.
Un dramaturge : auteur de théâtre (Vinci avait raison, Joko fête son anniversaire, L’Ambigu, L’Hiver sous la table…), mais aussi metteur en scène avec Ubu Roi au Théâtre de Chaillot en 1992, à Paris.
Mais aussi romancier… En 1964, il s’est lancé dans l’écriture du Locataire Chimérique, adapté à l’écran par Roman Polanski (Le Locataire). Suivront (entre autres) La Princesse Angine, Mémoires d’un vieux con, Jachère Party.
Et nouvelliste : Four roses for Lucienne, Café Panique, Taxi Stories… On sait également qu’il reste dans ses tiroirs secrets de nombreuses pièces qui n’ont pas encore été publiées.
Un cinéaste : avec La Planète sauvage (1973), il inspire encore aujourd’hui le monde du manga et de la SF. Il a également réalisé une série pour enfants, Téléchat, diffusée sur Antenne 2.
Le créateur du mouvement Panique… Ou plutôt du faux-mouvement Panique, dont le nom fait référence au dieu Pan. Panique était surtout un prétexte pour faire la fête avec ses amis, Fernando Arrabal et Alejandro Jodorwsky.
Voisin d’un Président : enterré au cimetière du Montparnasse, sa tombe se trouve à côté de celle de Paul Deschanel, président de la IIIe République française.
Le Monde selon Topor
L’exposition Le Monde selon Topor s’est ouverte le mardi 28 mars à la BNF. Elle rend surtout hommage à la fibre graphique de l’artiste.
Réservations sur Fnac.com.
Le catalogue d’exposition est disponible aux éditions BNF, collection Les cahiers dessinés.