LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Olivier L. : « Le dernier roman de Tanguy Viel, situé dans une bourgade du Finistère, nous plonge directement dans un huis clos judiciaire où le personnage narrateur, Martial Kermeur, est sur le point d’être jugé pour le meurtre d’Antoine Lazenec, promoteur immobilier de profession. »
Article 353 du code pénal
Le coup de cœur de Olivier L. (Toulon)
Le dernier roman de Tanguy Viel, situé dans une bourgade du Finistère, nous plonge directement dans un huis clos judiciaire où le personnage narrateur, Martial Kermeur, est sur le point d’être jugé pour le meurtre d’Antoine Lazenec, promoteur immobilier de profession.
Le meurtre…
La première partie du roman, mise en exergue de l’architecture globale, présente la scène du crime. Puis le récit s’élabore autour d’une longue analepse qui reconstitue en trois étapes sa trame narrative. Martial Kermeur, ouvrier spécialisé à l’arsenal de Brest, et proche ami de Martial Legoff maire de la commune, est pris dans un engrenage d’échecs d’ordre professionnel et sentimental.
Et son mobile
Malheureusement, comme le dit le narrateur lui-même, « cette série de casseroles qui tintent dans mon dos quand à peine je bouge », s’aggrave avec l’achat d’un appartement pour lequel il investit sa prime de licenciement. Antoine Lazenec, promoteur malin et cynique, le berce d’illusions avec cette construction qui ne verra jamais le jour. La déception est grande aussi bien pour Antoine que pour son fils Erwan. Elle emplit l’ensemble du récit qui « avance comme une rivière sauvage », un flot rapide et dense.
Sous le regard du juge
Le roman de Tanguy Viel se veut au plus près de la réalité des sentiments des personnages, sans jamais verser dans le pathos grandiloquent. Au contraire, les échanges, en particulier entre Antoine et le juge, reposent sur une vérité, le plus souvent frontale, mais animée par le juste regard d’une humanité vraie.
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Paru le 3 janvier 2017 – 176 pages