Si Scarlett Johansson a reconnu n’avoir découvert Ghost in the Shell que lorsqu’on lui a proposé d’interpréter le rôle du major Kusanagi dans l’adaptation ciné, l’œuvre aux multiples formes n’en est pas moins culte depuis longtemps. Décryptage.
Dystopie cyber mécha !
Au commencement, il y a un jeune auteur de manga, Masamune Shirow. Il publie au Japon en 1985, à seulement 24 ans, une série moderne, assez courte et vite anoblie, Appleseed, qui contient les germes de Ghost in the Shell : un futur post-apocalyptique cyberpunk et des humanoïdes (les « bioroïdes ») qui doivent trouver leur place dans l’humanité. En 1991, Shirow publie Ghost in the Shell, œuvre culte et fondatrice du manga SF comme le furent les écrits de Philip K. Dick en leur temps. L’ouvrage fait la part belle à l’action, propose de longues séquences d’introspection et de questionnements ontologiques, pointe les contradictions de notre monde moderne, offre un graphisme léché et érotique qui fait très vite le succès du titre. A tel point qu’à peine 4 ans après la publication, le cinéaste Mamoru Oshii (qui a déjà réalisé Pat Labor mais pas encore son chef-d’œuvre Avalon) s’attelle à une adaptation en film d’animation qui aura même les honneurs d’une sortie en salle. En France, où le manga est quasi inconnu, Ghost in the Shell – le film devient immédiatement un objet cyberpunk de la contreculture à chérir, et Mamoru Oshii un grand réalisateur… alors même que le nom de Masamune Shirow reste dans l’ombre.
Ghost(s) ex machina
En 2004, Mamoru Oshii rempile avec Ghost in the Shell 2 : Innocence, suite du premier film et librement inspiré du manga. Entre-temps, en 2003, une série dérivée en animé et en deux saisons voit le jour, Stand Alone Complex. L’intrigue se situe avant celle de Ghost in the Shell, mais on retrouve les mêmes personnages et notamment l’héroïne Motoko Kusanagi. La série Stand Alone Complex (SAC) a été suivie de Solid State Society, un long-métrage animé qui suit les événements de SAC et resserre encore un peu plus les liens de l’univers arachnéen de Ghost in the Shell. A l’instar de Ghost in the Shell : Arise, nouvelle série d’animation sortie en 2013, préquelle qui raconte la formation de la fameuse Section 9, l’unité d’élite anti-terroriste dont le major Kusanagi fait partie.
Reboot
Un manga, deux films d’animation – sans compter un faux remake dispensable – et autant de séries animées. L’univers aurait pu être complet si Steven Spielberg n’avait pas acheté les droits du manga pour une adaptation ambitieuse en prises de vues réelles : le film Ghost in the Shell sortira dans les salles le 29 mars, et la sexy Scarlett Johansson incarnera le cyborg Motoko Kusanagi, major de la Section 9, aux côtés de Takeshi Kitano (le chef Daisuke Aramaki), Michael Pitt (le redoutable tueur Puppet Master) et Pilou Asbaek (équipier de Motoko et personnage principal de Ghost in the Shell 2 : Innocence). Juliette Binoche est aussi présente ! De l’aveu même du réalisateur Rupert Sanders, le film respecte le canon historique et le complète. Une étoile de plus à la galaxie Ghost in the Shell.
La réédition du tome 1 de Ghost in the Shell, est déjà disponible, profitez en pour vous faire une cure de rappel avant d’aller voir le film !
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