LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Martine L. : « Téhéran, Nasser et Maryann ont trois enfants : Arash, très doué, Shahaab surnommé « le débile » et la fille Sadi. Une famille ordinaire. Maryann, après avoir fait des études, reste à la maison pendant que son mari Nasser travaille beaucoup.Ce superbe roman pose la question du manque d’amour, de considération, de respect et d’estime… »
La Voix cachée
Le coup de cœur de Martine L. (Lyon)
Téhéran, Nasser et Maryann ont trois enfants : Arash, très doué, Shahaab surnommé « le débile » et la fille Sadi. Une famille ordinaire. Maryann, après avoir fait des études, reste à la maison pendant que son mari Nasser travaille beaucoup.
Shahaab, l’enfant pas comme les autres
Shahaab a cinq ans. Il ne parle pas mais comprend tout ce qui l’entoure. Il est très timide et est la risée de ses cousins qui le chahutent méchamment. Son père affiche clairement ses préférences pour son fils aîné. Sa mère essaie de le protéger. L’imagination de cet enfant est très fertile et va provoquer bien des soucis et des péripéties à ses parents. Il ne supporte pas l’injustice, ce qui crée dans son esprit des idées de vengeance qu’une force intérieure le pousse à réaliser. Bien entendu personne n’analyse ses actes et surtout personne, hormis sa mère, ne se pose de question sur son état. Puis survient l’élément déclencheur qui libérera sa parole. Quel a été ce déclic ?
Être différent en Iran
Parinoush Saniee nous livre un excellent roman. L’Iran où le pouvoir et l’autorité de l’homme sont prépondérants. Les tâches subalternes et l’éducation des enfants sont à la charge des femmes. Il faut absolument réussir socialement, s’imposer, se faire respecter et surtout avoir des enfants qui réussissent. Le confort matériel prend le dessus sur les relations affectives. Les enfants ne manquent de rien donc ils sont heureux. Ce superbe roman pose la question du manque d’amour, de considération, de respect et d’estime. Les personnes vulnérables et faibles sont laissées pour compte et on ne cherche pas à comprendre leur état : c’est l’assurance et l’aisance des gens dits « normaux » face à la différence. Un livre très touchant et d’une grande sensibilité !
—
Parution le 12 janvier 2017 – 378 pages
Traduit de l’anglais (Iran) par Odile Demange