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No Home de Yaa Gyasi : les déracinés

07 décembre 2016
Par Le Cercle Littéraire
No Home de Yaa Gyasi : les déracinés
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LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Anny M. : « Le talent de Yaa Gyasi consiste avec lyrisme et empathie à nous faire partager de manière magistrale le destin des membres d’une famille originaire de la Côte de l’Or (actuel Ghana) pris dans la tourmente de l’Histoire au plus fort de la traite des noirs jusqu’à l’abolition de l’esclavage. »

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Le coup de cœur de Anny M. (Marseille)

Le talent de Yaa Gyasi consiste avec lyrisme et empathie à nous faire partager de manière magistrale le destin des membres d’une famille originaire de la Côte de l’Or (actuel Ghana) pris dans la tourmente de l’Histoire au plus fort de la traite des noirs jusqu’à l’abolition de l’esclavage.

Séparées par l’Histoire

Yaa-Gyasi-No-homeAu XVIII siècle, deux demi-sœurs naissent et grandissent dans l’ignorance l’une de l’autre dans des villages rivaux du Ghana « Les Ashantis avaient le pouvoir de capturer les esclaves. Les Fantis avaient la garantie d’en faire commerce ». Effia, la Beauté, mariée au gouverneur anglais de Cape Coast Castle vit dans le confort, tandis qu’Esi deviendra esclave.

Chaque chapitre est le récit de la vie de l’un de leurs descendants jusqu’à la septième génération. Les uns, subissant la guerre et la colonisation britannique sous l’empire des Asantis, resteront en Afrique. Les autres, faits prisonniers, deviendront des esclaves, une fois l’Océan Atlantique traversé.

Héritiers de guerre et d’esclavage

Une prose efficace avec un pouvoir émotionnel fort pour décrire la vie de ces héritiers d’une lignée brisée par les horreurs de l’esclavage. Comme James, le malchanceux qui préfèrera être fermier que chef de son village. Ness, qui « s’endormait avec des images d’hommes jetés dans l’Atlantique comme des ancres qui n’étaient reliées à rien : ni patrie, ni peuple, ni valeur ». Albena, la maudite. Willie, qui chante l’Évangile. H et sa bouleversante histoire qui « n’arrivait même plus à se rappeler qu’il avait été libre, et il ne savait pas si c’était la liberté qu’il regrettait ou sa mémoire perdue ». La rencontre de Marcus et Marjorie les derniers de la filiation pourra-t-elle faire revivre les esprits de leurs ancêtres ?

Un roman épique, qui ne fait pas abstraction de la participation des africains occidentaux au commerce des noirs, avec la grande force d’en présenter les conséquences sur une même famille ghanéenne, éclatée entre deux continents, ce qui ne devrait pas laisser insensible le lecteur. Seule réserve : un arbre généalogique aurait été le bienvenu.

Parution le 4 janvier 2017 – 450 pages

No Home, Yaa Gyasi (Calmann-Lévy) sur Fnac.com

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