On ne présente plus Sir Anthony Hopkins, terrifiant et génial Hannibal Lecter dans le Silence des agneaux. Mais il serait réducteur de le cantonner à ce seul personnage tant l’acteur a marqué de son empreinte et de sa « gueule » le septième art. Et il continue, caracolant en tête d’affiche de The Father, dans un rôle très émouvant qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur.
Avant Hannibal
On a tendance à l’oublier, mais Anthony Hopkins était déjà un acteur prolifique avant sa consécration dans le Silence des agneaux, qui lui valu son premier Oscar en 1991. On le découvre sur scène pour incarner les plus grands classiques, à la télévision et sur les plateaux de cinéma dès la fin des années 1960. On le retrouve ainsi dans des rôles de plus en plus importants (ici un docteur dans Elephant Man, là un marin mutin dans Le Bounty). Quand arrive le rôle d’Hannibal Lecter, Anthony Hopkins voit sa carrière changer du tout au tout. Au point d’accepter d’incarner à nouveau le célèbre psychopathe dans deux autres volets, Hannibal et Dragon rouge.
Changer de peau
Considéré comme l’un des plus grands méchants de l’histoire du cinéma, Hopkins va ensuite s’amuser à brouiller les pistes, en changeant de personnages comme d’autres enfilent un chandail, tout en les faisant siens. On le retrouve guindé chez James Ivory avec Retour à Howards End ou Les Vestiges du jour, chasseur de vampire chez Francis Ford Coppola dans Dracula, père de Brad Pitt dans Légendes d’automne (avant de retrouver ce dernier dans Rencontre avec Joe Black), Picasso dans Surviving Picasso, président controversé dans Nixon, Zorro dans Le Masque de Zorro aux côtés d’Antonio Banderas ou encore John Quincy Adams dans Amistad de Spielberg.
A Thor et à raison
Autant de vies qui transforment le comédien, caméléon impressionnant qui se plaît à se retrouver là où on ne l’attend jamais. Qui l’aurait vu en Odin, père de Thor ? En mari bafoué dans La Faille ? En Mathusalem dans le Noé de Darren Aronofsky ? A incarner Hitchcock dans le biopic de Sacha Gervasi ou un tireur d’élite à la retraite dans Red 2 ? Alternant films d’auteur et blockbusters, Anthony Hopkins truste désormais le petit écran avec la série de la maison HBO, Westworld, coproduite par J.J. Abrams et adaptée du film Mondwest. S’il fascine en pape sur le déclin dans Les deux papes, sa performance hallucinante dans The Father lui assure l’Oscar du meilleur acteur à 83 ans, faisant de lui l’acteur le pus âgé à recevoir cette récompense. Non, Sir Hopkins n’a décidément pas fini de s’amuser… et de nous surprendre !
Aller + loin :
Les sorties Blu-ray et DVD de septembre, avec The Father
