LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Gabrielle B. : « Aaliya, libraire à la retraite, vit à Beyrouth, dans un appartement auquel elle est viscéralement attachée, malgré les pressions de sa famille avec laquelle elle est brouillée depuis son divorce d’un mari méprisable. Elle est aussi très attachée à son Beyrouth et nous donne un aperçu par petites touches de l’histoire tourmentée et parfois tragique de sa ville, mais aussi de sa capacité de renaître après chaque conflit. »
Les Vies de papier
Le coup de cœur de Gabrielle B. (Boulogne)
Aaliya est une libraire à la retraite. Elle vit à Beyrouth, dans un appartement auquel elle est viscéralement attachée, malgré les pressions de sa famille, avec laquelle elle est brouillée depuis des décennies, depuis son divorce d’un mari méprisable. Aaliya est également très attachée à son Beyrouth et nous donne un aperçu par petites touches de l’histoire tourmentée et parfois tragique de sa ville, mais aussi de sa capacité de renaître après chaque guerre, chaque conflit.
Une solitude heureuse
L’auteur met en exergue la phrase suivante : « Le remède à l’isolement est la solitude ».
Si Aaliya, la magnifique héroïne de ce roman est isolée et solitaire, elle n’en souffre pas, elle est plongée avec bonheur dans les Vies de papier des livres qu’elle lit et surtout ceux qu’elle traduit. Ce livre est une ode à la littérature et à la traduction, ce mystérieux processus qui nous permet de lire des œuvres d’auteurs du monde entier. « Je peux être heureuse quand je communie par la traduction, mon maître ».
Mais l’amitié existe
Aaliya vit avec le souvenir lumineux de son amie Hannah, la seule personne qui lui a fait « le cadeau de son attention pleine et totale. Avant elle, ma voix n’avait pas de patrie », nous confie-t-elle. Un incident en apparence anodin, une fuite d’eau, fera vaciller son monde et lui fera découvrir, à elle, la misanthrope, la bienveillance et la solidarité de ses voisines.
Une femme inutile ?
La mélancolie qui imprègne ce livre nous est joie de le lire et de faire la connaissance d’Aaliya et de son univers. « Des livres dans des cartons, des cartons remplis de papier volants de traduction. C’est ma vie ».
Le titre original du livre est « Une femme inutile », mais comme elle nous devient utile voire nécessaire cette Aaliya. Quel bonheur de l’avoir connue, elle et ses Vies de papier.
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Paru le 25 août 2016 – 304 pages
Traduit de l’anglais par Nicolas Richard