Critique

Quand Peau d’âne émerveille le Théâtre Marigny

10 janvier 2019
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Quand Peau d’âne émerveille le Théâtre Marigny

C’est la comédie musicale, ou plutôt féérie musicale, qui réchauffe l’hiver parisien : l’adaptation sur la scène du Théâtre Marigny du film culte Peau d’âne, de Jacques Demy. Tous les ingrédients sont là : musique live de Michel Legrand, recette du cake d’amour, décors, costumes, effets spéciaux… Il ne manque que Catherine Deneuve. Un spectacle à découvrir jusqu’au 17 février prochain.

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Du livre au grand écran

Peau d'âneIl était une fois une reine qui s’éteint et dont le dernier vœu est que son époux prenne pour nouvelle femme, celle qui pourra la surpasser en beauté. Or, il s’agit de leur fille unique. Le roi la demande aussitôt en mariage mais la princesse parvient à s’échapper, revêtue d’une peau d’âne. Elle ira alors s’installer dans un autre royaume, en se faisant engager comme servante, et tombera amoureuse du prince… De ce célèbre conte de Charles Perrault, naîtra un film musical en 1970, Peau d’âne, réalisé par Jacques Demy, sur des musiques de Michel Legrand. À la distribution, Catherine Deneuve, Jean Marais, Delphine Seyrig et Jacques Perrin, qui chantent, dansent et émerveillent, jusqu’à l’arrivée finale et anachronique d’un hélicoptère qui fait de ce film un objet visuel inédit à l’époque. Et une œuvre culte de nos jours.

Pour un cake d’amour réussi

48 ans plus tard, voici le film transformé en comédie musicale, sur la scène du Théâtre Marigny qui rouvre ses portes pour l’occasion, après cinq années de travaux conséquents. Et les petits plats ont été mis dans les grands. Car le nouveau directeur du Marigny, Jean-Luc Choplin, connaît son affaire, après avoir défendu bon nombre de comédies musicales, que ce soit au Châtelet ou à la Seine Musicale, de Singin’ in the rain aux Parapluies de Cherbourg, en passant par An American in Paris, qui ont tous rencontré le succès. Pour la mise en scène, on retrouve Emilio Sagi qui s’était déjà fait remarquer avec Le Chanteur de Mexico au Châtelet. Côté musique, Michel Legrand est toujours présent, offrant même dix minutes de partition supplémentaire. L’orchestre symphonique et les chœurs du Marigny font ainsi merveille sur des titres qui n’ont pas pris une ride. Quant aux chanteurs et comédiens, ils apportent une touche de modernité à leurs personnages, tout en gardant tout ce qui fait la saveur des acteurs originaux. Marie Oppert remplace ainsi Catherine Deneuve et saupoudre la recette de son gâteau magique d’un peu d’espièglerie.

Un spectacle miroitant

Parmi les autres interprètes, deux danseurs étoile : Michaël Denard (à la place de Jean Marais) et Marie-Agnès Gillot (alias la Reine Rouge), sans oublier une surprise de taille : Claire Chazal en personne, ouvrant et refermant le conte, en narratrice toute en élégance. Pour le reste, les spectateurs en prennent plein les yeux, avec des décors impressionnants (des sous-bois magiques, des boules à facette, des miroirs géants ou des inspirations bollywoodiennes), mais aussi et surtout, des costumes chamarrés et chatoyants.

Bref, un spectacle qui ravit autant les aficionados du film de Jacques Demy (qui traverse le temps sans une ride), que les néophytes repartant du théâtre le sourire aux lèvres…

Article rédigé par
Gé
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