Aymeric Caron, l’antispéciste

Aymeric Caron est l’ancien membre de l’équipe d’On n’est pas couché, remplacé par Yann Moix. S’il s’est un peu mis en retrait des médias télévisés, il n’est pas resté inactif et vient de publier un essai sur une thèse qui lui tient à cœur, l’antispécisme.

Qu’est-ce que l’antispécisme ?

Comme l’auteur le précise dans les interviews, il est plus facile de définir le terme par son opposé, le spécisme, idée dominante dans nos sociétés depuis des siècles. Le spécisme revient à catégoriser et classer les êtres vivants en différentes espèces, l’espèce humaine étant au sommet de cette hiérarchie. Cette position dominante confère aux humains le droit d’utiliser à leur profit les autres espèces, ce droit légitimant la possibilité de faire souffir certains animaux. Mais toutes les espèces animales ne se valent pas entre elles et des distinctions sont faites entre les animaux de compagnie, les animaux de boucherie, les animaux sauvages. Il est vrai que l’on s’insurge plus facilement contre de mauvais traitements faits à un chien ou un chat, qu’on ne prend en considération la souffrance animale dans les abattoirs ou dans les élevages de volailles. L’antispéciste, ou animaliste, refuse cette hiérarchisation et préconise que tous les êtres vivants soient traités sur un pied d’égalité.

Aymeric Caron, défenseur de la cause animale

Certains ne connaissent peut-être Aymeric Caron qu’en tant que chroniqueur très « mordant », sur les plateaux télé comme dans ses écrits. Mais le journaliste est déjà l’auteur de No steack, publié en 2013 chez Fayard (et sorti en format poche en 2014). Il y défend le végétarisme, par le biais d’une analyse des comportements alimentaires des humains et des conséquences économiques et écologiques de la consommation de produits animaux. Antispéciste, qui vise à « Réconcilier l’humain, l’animal, la nature », se situe donc dans la même logique, tout en allant plus loin. Et l’auteur y met à contribution des disciplines comme la génétique, la cosmologie, l’éthologie, le droit et la philosophie pour défendre son point de vue.

L’antispécisme, un vrai projet de société

Pour Aymeric Caron, il est clair que l’antispécisme ne peut pas se limiter à la sphère de la morale individuelle, même si c’est un premier pas. Certes, l’application immédiate est le végétalisme, qui consiste à ne consommer aucun produit animal, la production de lait ou d’œufs causant des souffrances animales, au même titre que la boucherie. L’antispécisme engendre un véritable projet de société.

Et ce projet va beaucoup plus loin que les thèses des partis écologistes qui, pour l’auteur, ne prônent bien souvent qu’une atténuation des méfaits de la pollution. Les antispécistes défendent une « écologie profonde », donnant à l’homme une place totalement différente dans le monde, en symbiose avec les autres formes du vivant. C’est donc une véritable refonte de la société et de nos systèmes de pensée qui fait dire à Aymeric Caron dans L’Obs : « La protection animale est le marxisme du XXIe siècle ».

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Parution le 7 avril 2016 – 480 pages

Antispécisme, Aymeric Caron (Don Quichotte) sur Fnac.com