En quatre volumes, les initiateurs de ce magnifique projet couvrent la période allant de 1979 à 2015, de N.W.A. au Wu Tang Clan, en passant par Missy Elliott et bien d’autres grands noms.
Le rap américain est un tourbillon qui ne s’arrête jamais. Foisonnant, il regorge de courants, de modes, de styles, tous aussi différents les uns que les autres. Pour le néophyte ou pour celui qui n’a pas suivi son évolution de près, il est parfois difficile de s’y retrouver. Réjouissez-vous, il y a maintenant la collection Hip-hop basics…
En quatre volumes de deux disques chacun, les initiateurs de ce magnifique projet ont eu de l’ambition. Il s’agit de couvrir ni plus ni moins la période allant de 1979 à 2015, en revenant sur la totalité de l’histoire du rap américain, de sa genèse à ses titres les plus récents. Un monument qui a dû demander un travail monstre. Car, avant tout, il a fallu faire des choix. Si les morceaux qui composent cette compilation sont globalement tous connus voire très connus, il a quand même fallu installer une hiérarchie et une démarche répondant à cette question précise : pourquoi ce titre plutôt qu’un autre ?
Attention, nous n’avons pas ici que des tubes, mais des morceaux représentatifs d’une période, d’une époque, d’un genre, d’une mode. Si le choix est évidemment plus facile au début puisque les titres sont plus rares, plus on avance dans le temps et plus la masse d’information à traiter est énorme. Alors forcément, on retombe sur la base. Sur les morceaux iconiques qui forment la colonne vertébrale de cette riche histoire. Des hits, des tubes radios, mais aussi des morceaux un peu moins connus mais tout aussi importants car totalement représentatifs d’une époque qui ont largement leur place dans cette somme (impossible de parler de compilation à ce stade…).
Et quand on dit que c’est bien plus qu’une simple compilation, on ne ment pas. Dans chaque coffret de double CD, il y a un livret où l’on trouve, outre les crédits, des explications détaillées sur le titre. Quelques lignes expliquent le track, son histoire et comment il s’insère dans la tradition du rap US. Là aussi, un travail de titan réalisé par le talentueux et ami Thomas Blondeau, journaliste rap devant l’éternel en collaboration avec Jérôme Arrondel. Autant vous dire que le boulot est évidemment de qualité mais aussi particulièrement instructif, une gageure en aussi peu de phrases. Non seulement vous allez écouter ou réécouter NWA, LL Cool, Rakim, Sugar Hill Gang, Run DMC, Beastie Boys, Ice T, Public Enemy, EPMD, Redman, Gang Starr, le Wu-Tang, en groupe et en solo, Cypress Hill, Snoop, Common, Ludacris, MOP, Jay-Z, 50 Cent, Nas, Mos Def, Rick Ross, Game, Lil Wayne, Drake, Wiz Khalifa etc… Mais en plus, vous allez comprendre pourquoi et comment le track s’intègre dans la riche histoire du rap US et quel a été son impact à l’époque.
Le tracklisting est divisé de façon chronologique ce qui permet de suivre l’évolution des flows, des BPM, des techniques et des influences. Le premier coffret couvre les années 1978-1989, « Des pionniers des break beat aux premières stars du rap ». Le deuxième couvre la période 1989-1992, celle du passage « du discours social à l’émancipation du rap ». Le troisième coffret, de 1993 à 1997, « l’âge du rap, de la East Coast à la West Coast » avant de conclure avec les années 1998 à 2015 celles de « l’avènement des nouvelles stars du rap ».
Autant vous dire que le kif musical est tout simplement ENORME même pour les amateurs éclairés qui revivront là une partie de leur jeunesse. Mais surtout, on a l’impression de rentrer dans une sorte d’encyclopédie du rap américain. Et même pour les passionnés qui reconnaîtront certainement pas mal de morceaux, on ne sait pas toujours quelle est la petite histoire qui se cache derrière un titre. On le répète, mais ceux qui ont travaillé sur ce projet ont effectué un boulot incroyable et nécessaire pour ceux à qui ils manqueraient quelques bases ou pour les plus jeunes qui voudraient revenir aux sources. Et pour les plus anciens qui ont vécu ces moments-là et la plupart de ces morceaux, il est toujours bon de revenir en arrière, ne serait-ce que pour le plaisir.
Bref, tout simplement indispensable !
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