Rockeur, yéyé, chanteur de variété, Richard Anthony aura touché à tous les styles au gré des modes et de ses envies. Il s’est éteint le 19 avril dernier à l’âge de 77 ans.
Pour les jeunes générations le nom de Richard Anthony ne dit peut-être pas grand chose, c’est un chanteur qu’ont aimé leurs parents, voire leurs grands-parents. Car Richard Anthony, de son vrai nom Ricardo Btesh, né le 13 janvier 1938 a débuté en 1958. Il a connu ses premiers grands succès en 1962 et sera souvent en tête des charts français jusque dans les années 70.
Son enfance se déroule en Egypte dans une famille aisée, puis en Argentine et en Angleterre. Richard Anthony n’arrive en France qu’en 1951, à l’âge de 13 ans. Après avoir passé son bac et commencé des études de droit il débute dans la vie en jouant du saxophone dans les boites de jazz tout en étant le jour représentant de commerce.
De par sa jeunesse à l’étranger, Richard Anthony était polyglotte, notamment anglophone et imprégné de culture musicale anglo-saxonne. On lui doit avant tout d’avoir popularisé, en les traduisant en français (comme le firent également Johnny Halliday, Eddy Mitchell ou Franck Alamo), des succès rock ou yéyé anglais et américains, réveillant un peu les oes et la télévision hexagonales qui à l’époque ronronnaient gentiment dans une ambiance très franco française. À l’heure actuelle, traduire en français un succès anglo-saxon peut paraitre inutile, à l’époque ce fut vraiment comme une bouffée d’oxygène !
Richard Anthony commença ainsi en 1959 avec Nouvelle Vague (Three cool cats des Coasters), puis ce furent en 61 Let’s twist again de Chubby Checker, en 62 le célébrissime J’entends siffler le train, d’après un folk song américain (500 Miles) n°1 durant 21 semaines, en 64 À présent tu peux t’en aller (I only wanna be with you de Dusty Springfield), la même année Ecoute dans le vent (Blowin in the wind de Bob Dylan), et bien d’autres. Avec ceux que l’on appelait les yéyés, Richard Anthony fit les belles heures de Salut les Copains sur Europe 1, et d’Âge Tendre et Têtes de Bois, émission de variétés animée du Golf Drouot par Albert Raisner pour la RTF.
Autre grand succès en 1967, Mon amour, une adaptation de l’adagio du Concerto d’Aranjuez de Joaquin Rodrigo, que Miles Davis avait déjà emprunté dans son Sketches of Spain en 59. Ce fut également un tube en Italie, Espagne, Belgique, Suisse et Amérique du Sud. Richard Anthony se retire ensuite pour un petit break. Le retour se fera en 74 avec un autre tube assez loin du rock et du twist, Je suis amoureux de ma femme.
Dans les années 90 des rééditions et des réenregistrements de ses tubes connaissent un certain succès. Le chanteur célèbre en 1998 ses 40 ans de carrière au Zénith de Paris et se produit ensuite durant 5 ans dans la tournée du spectacle Âge Tendre et Têtes de Bois.
Bel exemple de longévité, la carrière de Richard Anthony ne s’est jamais vraiment arrêtée. Même s’il n’était plus, comme à ses débuts, sur le devant de la scène, Richard Anthony a su conserver un public fidèle jusqu’à sa récente disparition.
