Avengers, l’ère d’Ultron, Marvel enfonce le clou !

Il ne faut pas moins que l’équipe des Avengers au complet pour prendre d’assaut le quartier général d’Hydra basé en Sokovie. Non sans mal, rencontrant notamment l’opposition des jumeaux Maximoff hostiles à Tony Stark, Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, la Veuve Noire et Hawkeye remettent la main sur le sceptre de Loki. Conscient de la puissance de la pierre enfermée dans cet artefact, Tony Stark (Robert Downey Jr) convainc Bruce Banner (Mark Ruffalo) de se lancer dans une étude approfondie, quoique dangereuse, de ses pouvoirs. Mais les recherches initiées par Stark et Banner provoquent un enchainement néfaste et donnent bientôt naissance à Ultron. Pour ce dernier, le salut de l’Humanité passe par une seule et unique solution : son éradication totale…

Avec une cohérence stylistique et narrative incontestable, Marvel continue sans peine d’entretenir son avance sur les films de super-héros (notamment l’écurie DC Comics) en produisant avant tout des divertissements à destination des enfants de tout âge, qu’ils aient été biberonnés ou non par les comics. À la fois suite et conclusion des intrigues développées dans Thor 2, Captain America : le soldat de l’hiver, Iron Man 3 et donc Avengers, Avengers l’ère d’Ultron fait se côtoyer tous ces super-héros dans une espèce de « foire aux monstres » aussi réjouissante que spectaculaire. Conscient et assumant totalement son statut de divertissement ultime, Avengers 2 s’ouvre sur un plan-séquence dantesque, où la caméra virevolte d’un super-héros à l’autre pour s’achever sur un ralenti où tous sont réunis dans une action commune. Une image iconique qui rassasie immédiatement l’amateur de super-héros venu chercher dans la salle obscure une forme de happening.

Car Avengers l’ère d’Ultron, c’est un peu la version « Monsieur Plus » d’Avengers, sorti il y a maintenant trois ans. Autant dire que si l’on est assurément en territoire balisé, le résultat se veut encore plus musclé que l’opus précédent, présentant un déchainement d’action débridée rarement vu sur grand écran !

Mais outre ses scènes d’action démesurées, Avengers l’ère d’Ultron brasse quelques thématiques, déjà esquissées dans certains films précédents mais ici placées au cœur de l’intrigue, le tout conférant une tonalité résolument plus sombre à l’ensemble. L’une d’entre elles met en avant la responsabilité de l’être humain dans sa propre perte, illustrée notamment par la cause même de la naissance d’Ultron et l’obsession acharnée de ce dernier à vouloir « rebooter » la Terre. On y voit ainsi soulevées des questions comme le besoin paradoxal des humains à développer des armes toujours plus puissantes pour imposer la paix ou encore une illustration édifiante de l’exploitation tiers-mondiste de l’Afrique. Certes, il n’y pas là de quoi faire vibrer des sommets altermondialistes, mais la seule présence de ces thématiques dans un blockbuster par définition formaté fait tout de même plaisir à voir. De même, Avengers 2 montre comme aucun autre film de super-héros la nécessité de la protection des individus contre les effets dévastateurs provoqués par les actions de ces Titans modernes. C’est notamment la préoccupation première d’Iron Man quand il affronte un Hulk déchainé au cœur des rues d’une capitale d’un pays ressemblant fort à l’Afrique du Sud. Cette même préoccupation constituera le talon d’Achille des Avengers dans le combat final qui les oppose à Ultron.

Sur le plan narratif, Avengers l’ère d’Ultron n’est pas non plus avare de prouesses, puisqu’il parvient mieux encore que dans l’opus précédent à faire coexister tous ses protagonistes. Un défi d’autant plus délicat que les Avengers se voient rejoints par pas mal de nouveaux personnages, à commencer par les jumeaux, plus connus sous les noms de Vif Argent (Aaron Taylor-Johnson) et Sorcière Rouge (Elizabeth Olsen), ou Jarvis, au traitement assez fascinant. Les différences des uns et des autres sont également toujours au centre d’animosités en tout genre, et on prend même le temps ici d’explorer un peu plus la personnalité de Hawkeye (Jeremy Renner) ou le début d’idylle impossible entre Natasha Romanov (Scarlett Johansson) et Bruce Banner/Hulk. Si le film est techniquement époustouflant et permet de mesurer l’incroyable force de frappe visuelle d’Hollywood, ce dernier personnage bénéficie d’un soin et d’un « réalisme » ahurissant. La maestria visuelle avec laquelle le monstre vert est représenté est proprement saisissante, l’imagerie virtuelle trouvant un point de communion parfait avec l’interprétation en motion capture délivrée par Mark Ruffalo.

Grosse baudruche éminemment spectaculaire, arme de divertissement massif, Avengers l’ère d’Ultron tient largement ses promesses, tant au niveau de la surenchère visuelle que des ressorts dramatiques instillés dans les films Marvel précédents. Voilà de quoi largement combler petits et grands qui découvriront assurément en nombre et en famille cette superproduction généreuse et éreintante.

Avengers, l’ère d’Ultron, un film de Joss Whedon, avec Robert Downey Jr, Chris Evans, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Jeremy Renner, Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Cobie Smulders, Samuel L. Jackson, Paul Bettany.
Le 22 avril au cinéma.

Découvrez la bande-annonce de Avenger, l’ère d’Ultron :