La sortie d’un nouvel Esparbec est un plaisir sans cesse renouvelé pour le coquin qui sommeille en moi. Unanimement reconnu comme un des auteurs majeurs de la littérature érotique contemporaine, Esparbec nous propose aujourd’hui « Les Biscuitières », le roman de l’initiation à la débauche d’une jeune fille en fleur.
Après Frotti-frotta, chroniqué il y a quelques mois, nous découvrons aujourd’hui un nouvel opus d’Esparbec. On retrouve dans ce roman les habituelles obsessions de l’auteur. Les jeunes filles, la perversion des classes aisées, les jeux de domination, l’exhibition, l’hypocrisie des postures sociales, tout l’univers du pornographe – comme il se revendique – répondent à l’appel. L’histoire est des plus classiques : une jeune fille de 16 ans découvre le monde du travail en intégrant une biscuiterie appartenant au Comte Z, un aristocrate aussi riche que pervers. Sous la férule de Mélanie, ancienne maîtresse du comte, la victime consentante va découvrir les pires turpitudes. Entre séances d’amour saphiques, soumission d’un garçon de bureau, exhibitions en tous genres et humiliations publiques, la jeune Charlotte n’aura pas le temps de s’ennuyer. Comme souvent avec Esparbec, ce n’est pas tant l’histoire – somme toute codifiée et assez convenue – que l’atmosphère et le pouvoir évocateur de son écriture qui font le sel du récit.
Loin des pseudos livres érotiques froids et finalement terriblement conventionnels qui sont tant à la mode ces temps-ci, ce livre assume son parti pris pornographique, avec des descriptions sans fard, des situations des plus scabreuses et une profusion de détails. On note des brèves incursions dans des domaines inhabituels chez l’auteur comme la domination « dure », la scatologie ou l’ondinisme. De quoi surprendre les fidèles d’Esparbec, mais le ton général reste dans la lignée des livres précédents. Signalons enfin la photo de la couverture, particulièrement réussie et sexy sans vulgarité.
Si le style 50 nuances de Grey constitue votre référence en matière de littérature érotique, vous risquez de ne pas accrocher à ce livre. Si en revanche vous êtes un fan d’Esparbec, je ne saurais trop vous le recommander. Sans révolutionner le genre, Les Biscuitières est un livre qui se lit avec un plaisir coupable.