Daniel Darc s’en est allé le jeudi 28 Février à l’âge de 53 ans en cette période de grand froid hivernal. Tout un symbole pour cet artiste qui nous fredonnait en 2008 sur son album Amours Suprêmes : « Quand je mourrai, j’irais au paradis/C’est en enfer que j’ai passé ma vie. » Entre chaud et froid, il aura passé sa vie à lutter contre lui même, coincé qu’il était entre ses deux sensations. Parfois au fond du trou à cause de tous les excès, parfois dans la lumière des projecteurs…
Daniel Darc s’en est allé le jeudi 28 Février à l’âge de 53 ans en cette période de grand froid hivernal. Tout un symbole pour cet artiste qui nous fredonnait en 2008 sur son album Amours Suprêmes : « Quand je mourrai, j’irais au paradis/C’est en enfer que j’ai passé ma vie. » Entre chaud et froid, il aura passé sa vie à lutter contre lui même, coincé qu’il était entre ses deux sensations. Parfois au fond du trou à cause de tous les excès d’alcool et de drogue qu’il s’infligeait. Parfois dans la lumière des projecteurs grâce à cette plume lui ayant permis de laisser trace à jamais de textes si magnifiques.
Et c’est sur une chanson de Johnny Cash reprenant Hurts de Nine Inch Nails que la cérémonie de ses obsèques a pris fin au temple protestant de l’Oratoire… Encore un autre signe pour cet artiste singulier dont la carrière musicale divisée en deux périodes bien distinctes – celle des années 80 avec son groupe Taxi Girl et celle des années 2000 où l’on a assisté à sa renaissance en solo – marquera à jamais autant l’ancienne que la nouvelle génération d’artistes. D’ailleurs, au milieu de ses proches et des anonymes venus en masse lui rendre un dernier hommage, on pouvait apercevoir un grand nombre de représentants du monde de la musique (Jean-Louis Aubert, Etienne Daho, Lescop, La Grande Sophie…), connaissant l’homme de près ou de loin, depuis peu ou de longue date…
Daniel Darc était un homme qui s’intéressait profondément à la nature humaine, ce qui lui aura permis, à l’écoute permanente de ses contemporains, de s’inscrire dans les mouvances de son époque. Pour preuve, alors qu’il aspirait dans sa jeunesse à devenir rabbin, la lecture des articles de journalistes comme Patrick Eudeline ou la découverte des grands artistes musicaux comme Lou Reed, Iggy Pop ou encore Keith Richard lui feront aimer passionnément la musique Rock, voire Punk ! Et c’est donc naturellement, quelques années plus tard en 1977, qu’il formera avec quelques camarades de lycée le groupe Taxi Girl. Vous connaissez la suite, le tube Cherchez le garçon propulsera le combo : fer de lance de la scène new-wave d’inspiration Anglo-saxonne, en Français dans le texte s’il vous plaît !
Et c’est grâce à ce talent d’écriture allié à une personnalité charismatique que Daniel Darc va pouvoir poursuivre une carrière musicale et revenir sur le devant de la scène grâce à sa foi en ses chansons et cette rencontre humaine avec Fréderic Lo, musicien, réalisateur et compositeur de talent. La première résultante de cette amitié sera Crève-cœur, en 2004, qui va vite lui apporter une sorte de nouveau statut de patriarche au sein du petit milieu de la Chanson Française, un peu en manque de repère à cette époque là. Avec donc cette image de père spirituel, et toujours une oreille ouverte sur ce qui se passe à ses côtés, il va collaborer avec de nombreux chanteurs de la nouvelle génération comme Alizée, Berry, Nosfell ou le groupe Asyl et ainsi marquer leur carrière.
Mais il ne faut pas se le cacher, ses premiers essais en solitaire n’ont pas de suite rencontré un franc succès commercial, à l’instar d’un Bashung ou d’un Christophe d’ailleurs, si un parallèle devait être fait. Qui se souvient encore des albums obscurs mais non moins intéressants Sous influence divine, Parce que ou Nijinsky ? Parce que tout est question de mode… Il est amusant de constater d’ailleurs que depuis quelques années, une multitude de formations hexagonales, que ce soit les Lescop, La Femme ou encore Granville se revendiquent de cette culture des années 80, ayant été un poids pour Daniel Darc lui-même à ses débuts en solitaire, et citent en première influence Taxi Girl… La transmission est désormais faite, le Monsieur peut désormais s’en aller… au paradis !