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Une impitoyable Sélection

03 avril 2012
Par Sandrine
Une impitoyable Sélection
©DR

La dystopie commence doucement à prendre la place qui lui est due mais on est encore loin de la saturation. Et « La Sélection » est la preuve qu’on est encore loin du syndrome « déjà vu ». Surtout que le premier tome de cette trilogie publiée dans la collection R ne passera pas inaperçue. Car la chaine CW prépare actuellement le pilote d’une série basée sur le roman. Et même si la série tombait à l’eau, cette trilogie a largement les moyens de briller par elle-même et de se faire remarquer.

Ce qui est bien quand un nouveau courant apparait, c’est que pendant un certain temps on est assuré, à chaque nouveauté qui sort, que ce sera un titre vraiment original ou marquant. C’est après que ça se complique. Quand les éditeurs commencent à publier tout et n’importe quoi pour essayer de relancer un peu l’intérêt pour le genre. Mais c’est généralement inutile. Un peu comme de surfer sur une vague jusqu’à ce qu’elle vienne s’échouer sur la plage. Et ce dernier sursaut des éditeurs est généralement contre-productif puisque ces titres sortis du fin fond des hits étrangers finissent par dégouter définitivement les lecteurs qui commençaient à se lasser.

La dystopie commence doucement à prendre la place qui lui est due mais on est encore loin de la saturation. Et La sélection de Kiera Cass est la preuve qu’on est encore loin du syndrome « déjà vu ». Surtout que le premier tome de cette trilogie publiée dans la collection R (remember l’exceptionnel Starters) ne passera pas inaperçue.

Car la chaine CW prépare actuellement le pilote d’une série basée sur le roman. Pour le moment on ne parle encore que de casting mais CW à largement les moyens d’en faire un show glamour et spectaculaire.

Et même si la série tombait à l’eau, le roman a largement les moyens de briller par lui-même et de se faire remarquer.

En revanche, ne parler de La Sélection que comme d’une dystopie est un peu réducteur. Car le roman de Kiera Cass me fait surtout penser à Rebelles. Et la couverture ne fait que renforcer cette impression alors qu’en réalité, La sélection se rapproche plutôt de Promise.

Mais à vrai dire La sélection est unique. la romancière a imaginé un monde qui comme toutes les dystopies s’inscrit dans un futur relativement proche. Les États-Unis et leur dette colossale y ont été rachetés par la Chine. Mais America Singer vit avec toute sa famille à Illeá, une petite monarchie repliée sur elle-même et régie par un système de caste.

America et sa famille appartiennent à la caste des Cinq. Mais elle est prête à prendre tous les risques pour l’amour d’Aspen qui n’est qu’un Six. En secret car sa mère lui rendrait la vie infernale si elle l’apprenait. Il faut dire que leur situation n’est guère enviable mais celle des castes inférieures est généralement désespérée.

C’est pourquoi la mère d’America tient absolument à ce que sa fille s’inscrive à la Sélection, un jeu de téléréalité destiné à présenter trente-cinq jeunes filles au prince lorsqu’il arrive en âge de se marier. Celle qui gagnera le cœur du prince et des habitants épousera l’héritier et deviendra la nouvelle princesse quelque soit sa caste d’origine.

Pour América c’est la chance de troquer son destin misérable contre un monde de luxe et de paillettes mais elle ne peut s’empêcher de prier pour ne pas être l’une des sélectionnées. Pour elle cela signifie quitter son amour, même si Aspen vient de lui briser le cœur, pour entrer dans une compétition sans merci sous l’œil impitoyable des caméras.

Jusqu’à sa rencontre avec le prince. Car très vite tous les plans qu’America avait échafaudés se retrouvent bouleversés par le charme du prince Maxon.

Au fond America vit un peu le conte de fée de Cendrillon mais en découvre l’envers du décor. Car le château est régulièrement attaqué par des renégats qui veulent renverser le pouvoir. Et l’histoire de Kiera Cass ne se terminera peut-être pas par « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».

Et ce premier tome se clôt d’ailleurs de façon très abrupte, alors que le récit prenait vraiment une tournure intéressante. Pourtant, ce début n’est pas qu’une esquisse de l’histoire mais on ne s’était pas vraiment rendu compte à quel point on s’était immergé dans ce roman brillant.

Car on plonge littéralement dans La Sélection ! Sans s’en rendre compte, on peut très bien le dévorer d’une traite et on garde pourtant cette étrange impression d’avoir passé à peine plus d’un instant en sa compagnie.

L’univers de Kiera Cass semble tellement vivant qu’on comprend aisément qu’il puisse être porté à l’écran. Il y a un souffle et une inspiration derrière le style très cinématographique de l’auteur. Quelque chose d’indéfinissable mais bien présent.

Personnellement, j’attends la suite de cette fresque grandiose avec impatience…

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