Jusqu’au 18 juin, le cinéma d’animation prend ses quartiers à Annecy. Comme à son habitude, l’évènement réunit les plus grands noms du domaine et fait l’éloge du genre.
À partir de ce lundi 13 juin, et ce, jusqu’au samedi 18 juin, Annecy célèbre le cinéma d’animation à l’occasion de son festival annuel. Pour cette nouvelle édition, la sélection officielle présentera un ensemble de 265 courts et longs métrages. Venu des quatre coins du globe, chaque film laisse tout autant entrevoir la diversité des styles artistiques que celle des techniques employées. Tous les soirs auront lieu des projections en plein air, au bord du lac, qui ne manqueront pas d’animer à leur tour spectateurs et spectatrices dans ce que Mickaël Marin, directeur de l’évènement, qualifie de « feu d’artifice de créativité ».
Dix longs-métrages en lice pour le Cristal d’Or
Au-delà de proposer une évasion dans des univers divers et variés, le Festival entend soutenir et mettre en lumière le travail de cinéastes de talent. Lors de cette édition 2022, dix longs métrages se disputeront ainsi le Cristal d’Or, remporté l’an passé par Jonas Poher Rasmussen et son documentaire Flee (2022), également nommé aux Oscars. Le film, en salle cet été, suit le périple d’un jeune afghan contraint de fuir son pays en raison de son homosexualité.
En lice, cette année encore, figure notamment quelques films inspirés de faits historiques ou d’actualités. Parmi eux, Charlotte, signé Éric Warin et Tahir Rana, raconte l’histoire de Charlotte Salomon, peintre juive dont l’existence s’achèvera à seulement 26 ans dans le camp d’extermination nazi d’Auschwitz. Nayola de José Miguel Ribeiro retrace quant à lui la vie de trois générations de femmes angolaises, toutes victimes des affres de la guerre. Dans Interdit aux chiens et aux Italiens, Alain Ughetto revient sur la migration de ses grands-parents qui ont quitté l’Italie du Nord pour la France et la promesse d’un avenir meilleur.
Cette occasion de repartir de zéro se profile également d’une tout autre façon dans Misaki no Mayoiga, qui narre la reconstruction de deux jeunes filles, séparées de leurs familles respectives suite à un terrible cataclysme. Dans un genre différent, Atsuko Ishizuka esquisse le récit initiatique de trois adolescents japonais dans Goodbye, DonGlees !. Enfin, Amandine Fredon et Benjamin Massoubre rendent hommage à Sempé et Goscinny au travers du Petit Nicolas – Qu’est qu’on attend pour être heureux.
Plateformes de streaming contre salles obscures
Preuve de l’importante renommée de la manifestation sexagénaire, un certain nombre d’avant-premières diffuseront, intégralement ou en partie, les blockbusters les plus attendus du moment. Le deuxième opus des Minions : Il était une fois Gru, dont le succès ne faiblit pas depuis maintenant douze ans, en ouvre le bal. Les premières images de Spider-Man: Across the Spider-Verse (Part One) – dont la sortie officielle est prévue pour 2023 – seront également dévoilées dans la soirée. Du côté de Pixar, c’est Buzz l’Éclair, disponible en France dès le 22 juin, qui sera présenté. Le film d’animation clôturera l’édition 2022 du Festival en racontant la vie du célèbre astronaute qui a inspiré le jouet de Toy Story, sorti 25 ans plus tôt.
En creux de l’évènement, la guerre entre les services de streaming et les salles de cinéma subsistera bel et bien. Si, cette semaine, tous les films prennent vie sur grand écran, nombreuses sont les sociétés de production à préférer une diffusion de leurs œuvres directement en ligne. En cause ? La chronologie des médias que les groupes souhaitent détourner, de même qu’une envie de voir augmenter le nombre d’adhérents sur leurs plateformes. Disney se fait d’ailleurs souvent remarquer, ces derniers temps, pour son oscillation constante. Buzz l’Éclair sortira bien dans les salles obscures, mais ce n’est pas le cas de sa prochaine réalisation. Strange World, prévue pour cette fin d’année, sera immédiatement disponible sur Disney+.