Les robots finiront-ils par faire notre travail à notre place ? Cette question, qui se pose depuis déjà plusieurs décennies, devient un peu plus une réalité aux États-Unis et à Singapour. Dans ces deux pays, l’achat de robots par des entreprises a fortement augmenté depuis la pandémie de Covid-19.
Les États-Unis doivent encaisser une vague de démissions sans précédent, tandis que Singapour doit s’adapter à une baisse drastique de sa main d’œuvre étrangère à cause des restrictions liées au Covid-19. Dans ces circonstances exceptionnelles, de nombreuses entreprises ont décidé de faire appel à des robots pour assurer la continuité de leurs services.
Des ventes en hausse de 40% aux États-Unis
Selon l’Association for the Advancement of Automation, les ventes de robots destinées aux entreprises ont augmenté de 21% en 2021 et de 40% pour le premier trimestre 2022 aux États-Unis. Si tant d’entreprises ont passé le cap de l’automatisation, c’est non seulement dû à une pénurie de main d’œuvre mais aussi à l’intégration de robots devenue plus accessible, aussi bien en termes de facilité d’utilisation que de budget.
Du côté de Singapour, son secteur industriel comporte 605 robots pour 10 000 employés, ce qui le met en deuxième position après la Corée du Sud, avec 931 robots pour 10 000 employés en 2021.
Serons-nous tous bientôt remplacés ?
Ces robots ont été « embauchés » dans de nombreux secteurs comme la construction, la restauration et l’industrie. À Singapour, le chien robot Spot de Boston Dynamics sert ainsi à inspecter des chantiers et documenter l’avancement de travaux auprès d’une salle de contrôle. La cité-État a aussi équipé une de ses bibliothèques publiques d’un robot capable de scanner 100 000 livres, soit 30% de sa collection, en une journée. Les robots sont principalement recrutés pour faire plus rapidement des tâches considérées comme peu intéressantes et répétitives par les employés.
Dans le domaine de la restauration, différents robots ont été testés aux États-Unis pour frire des aliments, préparer des tortillas ou encore du café mais, au-delà de la préparation, ils sont de plus en plus utilisés pour faire le service aussi. C’était notamment le cas de la Chine qui avait en partie automatisé la cafétéria et le bar à cocktails du village olympique lors des Jeux Olympiques d’hiver de cette année, avant tout pour limiter les risques de contamination au Covid-19. L’automatisation de ce secteur dépendra certainement du rapport que la population entretient avec la cuisine et les robots. En France, à l’heure où la gastronomie est de plus en plus humanisée et médiatisée, il est peu probable que les restaurants automatisés deviennent plus qu’une curiosité.