Facebook et Instagram, réseaux sociaux appartenant au géant, sont accusés d’avoir délibérément conçu leurs produits pour qu’ils soient manipulateurs et addictifs tout en ayant connaissance des effets psychologiques néfastes.
Les plaintes contre les réseaux sociaux pour leur impact sur la santé mentale des utilisateurs se multiplient. Meta, qui a fait l’objet d’une poursuite en janvier pour le suicide d’une fille de 11 ans, est de nouveau confronté à des actions en justice. Au nom de huit plaignants, les avocats du cabinet Beasley Allen ont intenté des poursuites à travers les États-Unis contre la société mère de Facebook et Instagram. Ils lui reprochent d’avoir exploité des jeunes à des fins lucratives, d’avoir utilisé des tactiques psychologiques addictives afin d’accroître l’utilisation de leur produit, mais aussi ne pas avoir protégé les utilisateurs jeunes, vulnérables et à risque.
« Les accusés savaient que leurs produits et services connexes étaient dangereux pour les enfants et les adolescents jeunes et impressionnables, mais ils ont complètement ignoré leurs informations. Ils ont mis en place des algorithmes sophistiqués conçus pour encourager un accès fréquent aux plateformes et une exposition prolongée à des contenus préjudiciables », a déclaré Andy Birchfield, avocat du cabinet.
Des préjudices multiples liés à l’utilisation des réseaux sociaux
Les poursuites affirment qu’une exposition prolongée aux plateformes a, entre autres, provoqué des suicides ou des tentatives de suicide, des troubles de l’alimentation, une grave anxiété et une diminution de la capacité à dormir. Selon elles, Facebook et Instagram ont volontairement créé leurs produits pour qu’ils soient manipulateurs et addictifs et ce, « malgré leur connaissance approfondie des effets psychologiques néfastes d’une exposition à ces applications ».
Ces affaires font suite aux préjudices détaillés lors de l’audience devant le Sénat américain au sujet de la protection des enfants en ligne en octobre dernier, après les Facebook Files. Cette divulgation de milliers de documents internes a permis de révéler que Meta savait que ses plateformes généraient des effets psychologiques néfastes et des problèmes de santé physique chez les jeunes, en particulier chez les jeunes filles. « Ces applications auraient pu être conçues pour minimiser tout dommage potentiel, mais au lieu de cela, une décision a été prise de rendre les adolescents toxicomanes de manière agressive au nom des bénéfices des entreprises », a expliqué Andy Birchfield. Il estime que Meta devrait modifier ses algorithmes et ses objectifs commerciaux, à l’origine de tant de dégâts.
Les plaignants demandent des dommages et intérêts pour compenser l’angoisse mentale, la perte de jouissance de la vie ainsi que les frais médicaux et d’hospitalisation. Contacté par Bloomberg, un porte-parole de Meta a refusé de commenter le litige, mais a rappelé que la société avait développé des outils permettant aux parents de suivre l’activité de leurs enfants sur Instagram. La firme a en effet déployé des outils de contrôle parental pour sa plateforme en mars dernier. Elle propose également des rappels pour inciter les utilisateurs à faire une pause sur le réseau social.