Cette action en justice, menée à l’encontre du studio Paramount par les héritiers de l’auteur qui a inspiré le premier film sorti en 1986, vient-elle de mettre du plomb dans l’aile de l’inarrêtable Top Gun : Maverick ? Rien n’est moins sûr.
En 1983, l’auteur israélien Ehud Yonay publie dans le magazine California un reportage sensationnel intitulé « Top Guns », sans se douter que, quelques années plus tard, celui-ci inspirera au producteur Jerry Bruckheimer le blockbuster qui fera de Tom Cruise une star mondiale, Top Gun (Tony Scott, 1986). Alors que la suite du film culte de Tony Scott, Top Gun : Maverick continue de battre son plein au box-office mondial, les héritiers de Ehud Yonay, décédé en 2012, ont déposé en début de semaine une plainte auprès d’un tribunal californien visant la Paramount pour violation du droit d’auteur, déclarant avoir récupéré les droits d’auteur de l’histoire de Top Gun (au générique duquel Ehud Yonay est cité) en 2020, bien avant que la production du film ne soit bouclée.
Les plaignants demandent non seulement des dommages et intérêts – que l’on imagine colossaux étant donné les recettes stratosphériques du film – mais appellent également à cesser les projections et à interrompre tout bonnement la distribution de Top Gun : Maverick. Or d’ici à ce qu’un verdict soit effectivement rendu, le film aura certainement eu le temps de battre de nouveaux records au box-office.
Les héritiers de l’auteur accusent ainsi Paramount Pictures d’avoir fait un « pied de nez à la loi » permettant la récupération des droits d’auteurs après trente-cinq ans. « Ces allégations sont sans fondement, et nous nous défendrons vigoureusement », a déclaré un porte-parole du studio, qui défend que le blockbuster fut suffisamment achevé à la date de résiliation des droits (soit le 24 janvier 2020, alors que le tournage du film a commencé en 2018).
Si cette plainte a peu de chances d’avoir des répercussions sur le succès du film – qui a dépassé les 500 millions de dollars au box-office mondial et est devenu le plus gros succès de la carrière de Tom Cruise aux États-Unis, où le film a déjà rapporté plus de 300 millions de dollars en seulement deux semaines d’exploitation -, c’est en revanche un nouveau revers pour Paramount Pictures puisqu’à la fin du mois de mai, quelques jours seulement après la venue de Tom Cruise au Festival de Cannes, le journal Le Monde relayait les propos du lanceur d’alerte Andrew Eksner, au dire duquel la section anti-corruption du FBI mènerait l’enquête sur de possibles financements russes au sein de la production de Top Gun : Maverick...