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Ce grand navire a fait un voyage transocéanique de façon quasi autonome

06 juin 2022
Par Kesso Diallo
Une première traversée océanique pour un grand navire autonome.
Une première traversée océanique pour un grand navire autonome. ©Hyundai / Avikus

Une filiale de Hyundai affirme avoir réalisé avec succès la navigation autonome d’un méthanier de 180 000 mètres carrés.

Sur l’eau, la navigation autonome ne se limite pas aux petits bateaux. Un grand navire vient de traverser l’océan par lui-même selon Avikus, une filiale de Hyundai. Équipé de sa solution de navigation autonome HiNAS 2.0, le Prism Courage – un méthanier de 180 000 mètres carrés – a quitté Freeport sur la côte sud du golfe du Mexique le 1er mai, a traversé le canal de Panama et est finalement arrivé dans la province du Chungcheong en Corée après 33 jours de voyage. Il aurait parcouru la moitié d’environ 20 000 kilomètres de distance totale avec cette technologie.

Dans le détail, HiNAS 2.0 est un système de navigation de niveau 2 créant des vitesses et des itinéraires optimaux basés sur la solution intégrée Smartship de Hyundai. Son intelligence artificielle est capable de reconnaître le milieu environnant, avec la météo, la hauteur des vagues et les navires à proximité. Elle peut aussi contrôler les commandes de direction du navire en temps réel. Ce système aurait reconnu avec précision les emplacements de navire à proximité afin d’éviter les collisions plus de 100 fois au cours de la traversée océanique.

Emploi, sécurité, environnement… une technologie avec plusieurs bénéfices

Pour Avikus, les solutions de navigation autonome représentent une technologie innovante pour la mobilité maritime de demain. Elle serait utile car elle permettrait de résoudre les pénuries de main-d’œuvre dans l’industrie du transport maritime, de réduire les polluants et d’améliorer la sécurité en éliminant complètement la possibilité d’erreurs humaines. La filiale de Hyundai affirme que l’utilisation d’HiNAS 2.0 a permis d’augmenter le rendement énergétique d’environ 7% tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de près de 5%. De plus, selon Young-hoon Koh, capitaine du Prism Courage, le système de navigation a contribué à une augmentation du confort de travail des équipages en permettant de maintenir les itinéraires de navigation ou encore de changer de navigation de manière autonome.

Le voyage n’a pas seulement été encadré par Avikus, il a également été surveillé en temps réel par l’American Bureau of Shipping (ABS) et le Korea Register of Shipping (KR) afin de vérifier les performances et la stabilité de la technologie. Ces sociétés de classification maritimes sont chargées de la vérification et de la certification en termes de conception, de construction et d’entretien. La filiale de Hyundai prévoit justement de commercialiser son système de navigation au cours de cette année après avoir reçu une certification de l’ABS pour les résultats de cette traversée océanique autonome. Elle projette aussi d’apporter des solutions de navigation autonome aux bateaux de plaisance.

Les entreprises ne sont pas les seules à travailler sur des navires autonomes. Selon le South China Morning Post, la Chine a récemment lancé le premier porte-drones maritime au monde capable de fonctionner par lui-même. Baptisé Zhu Hai Yun, ce navire de 88,5 mètres serait capable de transporter jusqu’à 50 aéronefs, bateaux et sous-marins. Présenté comme un vaisseau de recherche océanographique, il sera piloté à distance autour des ports à cause des difficultés de navigation liée au trafic maritime dense. Il passera ensuite en mode autonome une fois en pleine mer. Il devrait être entièrement opérationnel d’ici fin 2022 après avoir réalisé des essais en mer.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste