Une équipe médicale a greffé un implant d’oreille à partir de cellules humaines dans le cadre d’un essai clinique.
L’impression 3D au service de la médecine. Le 2 juin, la société de médecine régénérative 3D Therapeutics a annoncé avoir utilisé cette technologie pour la première fois afin de créer une oreille avec les propres cellules d’un patient. Une femme née avec une microtie – une anomalie congénitale rare rendant le pavillon ou la partie externe de l’oreille petit et malformé – a reçu un implant auriculaire imprimé en 3D. Selon l’entreprise, cette nouvelle oreille continuera à régénérer le tissu cartilagineux, lui donnant l’apparence et la sensation d’une oreille naturelle.
Cette greffe a été réalisée dans le cadre d’un essai clinique destiné aux personnes atteintes de microtie. Toujours en cours, il comprend 11 patients. Il est ainsi possible que la greffe échoue ou qu’elle entraîne des complications de santé imprévues. Elle devrait néanmoins ne pas être rejetée par l’organisme étant donné que les cellules proviennent des propres tissus de la patiente.
Un implant 3D à plusieurs usages
L’opération a été réalisée par une équipe dirigée par Arturo Bonilla, fondateur et directeur du Microtia-Congenital Ear Deformity Institute. En plus d’une collecte des cellules du cartilage, une empreinte 3D de l’autre oreille a été faite selon le New York Times. Les cellules ont ensuite été mises en culture et mélangées à un hydrogel de collagène. L’implant – appelé AuriNovo – est entouré d’une coque imprimée et biodégradable absorbée par le corps du patient avec le temps.
Selon Arturo Bonnila, l’implant est conçu pour fournir une meilleure solution aux patients nés avec une microtie. « J’espère qu’AuriNovo deviendra un jour la norme de soins remplaçant les méthodes chirurgicales actuelles de reconstruction de l’oreille nécessitant le prélèvement de cartilage costal ou l’utilisation d’implants en polyéthylène poreux (EPI). L’implant AuriNovo nécessite une intervention chirurgicale moins invasive que l’utilisation de cartilage costal pour la reconstruction. Nous nous attendons également à ce que cela se traduise par une oreille plus flexible que la reconstruction avec un implant EPI », a expliqué le fondateur de l’institut spécialisé dans le traitement de cette malformation.
L’entreprise 3D Therapeutics prévoit par ailleurs d’autres usages pour les implants imprimés en 3D. D’après son cofondateur et PDG Daniel Cohen, l’essai clinique sur la microtie permettra de démontrer le potentiel de la technologie pour fournir des implants de tissus vivants dans d’autres domaines thérapeutiques à l’avenir. « Nos indications initiales se concentrent sur le cartilage dans les domaines de la reconstruction et de l’orthopédie, y compris le traitement des malformations nasales complexes et de la dégénérescence vertébrale. Nous sommes impatients de tirer parti de notre plateforme pour résoudre d’autres besoins médicaux non satisfaits à fort impact, tels que la reconstruction d’une tumorectomie, et éventuellement de nous étendre aux organes », a-t-il déclaré.