Critique

Stranger Things saison 4, partie 1 : Chair de poule garantie

27 mai 2022
Par Lisa Muratore
La bande d’Hawkins est de retour sur Netflix avec la saison 4 de Stranger Things.
La bande d’Hawkins est de retour sur Netflix avec la saison 4 de Stranger Things. ©Netflix

Le carton Stranger Things est de retour ce vendredi 27 mai sur Netflix pour la première partie de sa quatrième saison. L’occasion de retrouver la bande d’Hawkins, et de binge-watcher des épisodes aussi effrayants que profonds.

À la fin de la saison 3, Eleven, Will, Jonathan, et Joyce quittaient Hawkins pour le soleil de Californie. De leur côté, les passionnés de Donjons et Dragons restaient dans leur petite bourgade de l’Indiana pour s’adonner, comme le veut la tradition Stranger Things, à leur jeu de rôle préféré.

Sauf que tout n’est pas comme avant. Nos nerds sont désormais séparés, et chacun doit faire face à de nouveaux défis. D’abord, ceux de l’adolescence. Nos personnages ont grandi, et ils se retrouvent confrontés aux angoisses du lycée. La difficulté de trouver sa place, d’assumer sa sexualité, et le harcèlement scolaire sont en effet autant de challenges que la bande devra affronter dans cette nouvelle saison, en plus du monstre venu de l’Upside Down.

Un teen-show profond

Ce choix scénaristique est intéressant et annonce une saison plus mature que les précédentes. Bien que la série tombe parfois dans le cliché du teen drama, elle utilise toutefois le genre avec une certaine subtilité, ainsi qu’une émotion convaincante. À travers ceci, Stranger Things assoit des thématiques fortes et sérieuses, qu’elle explore grâce à une panoplie de personnages.

Millie Bobby Brown dans le rôle d’Eleven dans la saison 4 de Stranger Things.©Netflix

Car la saison 4, c’est aussi pléthore de protagonistes – les anciens comme des nouveaux – à l’image des précédentes saisons. Néanmoins, le fait que la distribution soit désormais éclatée représente un avantage non négligeable pour ces nouveaux épisodes. Chaque arc narratif est développé, offrant ainsi une appréhension poussée d’Eleven & Co, mais aussi plusieurs histoires particulièrement captivantes.

Une saison 4 qui se réinvente

On quitte la dynamique de groupe et le focus sur le personnage de Millie Bobby Brown pour se concentrer sur les défis de chacun. À ce propos, la caractérisation de la jeune fille évolue. Si elle était auparavant considérée comme un être surnaturel doté de grands pouvoirs, elle est davantage humanisée dans cette quatrième salve. Elle dévoile une facette désemparée après la disparition d’Hooper, et la perte de ses capacités. Un choix d’autant plus crucial qui contraste avec les flashbacks sur son passé, et les expériences qu’elle a subies.

Lucas, Dustin et Max dans Stranger Things saison 4 partie 1.©Netflix

Ce n’est pas le seul personnage qui change. Max est quant à elle renfermée et endeuillée, Lucas souhaite intégrer les cool kids du basket, tandis que la relation de Nancy et de Jonathan bat de l’aile. Cette nouvelle appréhension des personnages apporte du rythme aux épisodes, et permet à la série de se réinventer, là où les précédentes saisons exécutaient un schéma plus classique, en trois actes.

Un pari d’épouvante tenu

Les épisodes prennent davantage des airs de show choral, ce qui permet par ailleurs d’installer l’intrigue fantastique autour de l’Upside Down. Les frères Duffer nous plongent dans une histoire d’horreur aussi intrigante que prenante. Si l’on retrouve les ingrédients classiques en ouverture de saison, les créateurs ont davantage appuyé l’identité horrifique.

La saison 4 de Stranger Things est plus effrayante que les précédentes salves. ©Netflix

Les références sont multiples. L’hommage aux films d’horreur des années 1980 comme Halloween (1979) et aux légendes autour des Boogeymen est évident, et se confond parfaitement avec l’atmosphère rétro. La série prend aussi le parti pris de la modernité. La créature – réellement personnifiée pour le coup – et les détails de son corps sont impressionnants, tandis que la mort des personnages rappelle des longs-métrages d’épouvante indépendants, plus récents, comme It Follows (2014).

Preuve que les frères Duffer savent ce qu’ils font. Néanmoins, à force d’insérer des références, la série sature par moment. À l’image de la reconstitution des années 1980 et de ses codes. Si le travail sur les costumes, la bande-son, et la photographie est bluffant, la série multiplie les clichés créatifs exagérés de l’époque, tant dans les dialogues que dans la direction d’acteur. Ça aura pour effet d’offrir une série trop étirée, dans laquelle les enjeux se mélangent. Scientifiques, police, gouvernement, espions du KGB… Ils sont tous impliqués. Après tout, 1h15 par épisode, il faut les tenir !

Les années 1980 sont très bien reconstituées dans Stranger Things saison 4.©Netflix

Malgré ça, la saison 4 de Stranger Things apparaît plus ambitieuse en termes de scénario et d’horreur que les précédentes salves. Si par moment les showrunners tombent dans un caractère forcé et fourre-tout, ils offrent tout de même une série plus travaillée, plus profonde, et plus angoissante. Un triptyque convaincant qui redore le blason de la série, après une troisième saison décevante. Espérons que la partie 2 de la saison 4, disponible à partir du 1er juillet 2022, sera également à la hauteur pour conclure l’un des plus gros succès Netflix.

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Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste
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