Chaque année, les dictionnaires ajoutent de nouveaux mots pour refléter les changements de la société et ses préoccupations. Les éditions Larousse ont dévoilé ceux de la version 2023 cette semaine.
Certains font écho à de nouvelles modes et habitudes alimentaires, comme le fromage halloumi ou le poké. D’autres ont fait leur apparition avec la pandémie de Covid-19, à l’instar de « cas contact » et « distanciel ». L’univers du numérique crée aussi régulièrement des nouveaux termes.
L’univers crypto de plus en plus visible
Le mot NFT apparaît pour la première fois dans cette version 2023, assorti de sa traduction française JNF pour « jeton non-fongible », avec cette définition : « Fichier numérique non reproductible et infalsifiable représentant un actif unique, objet virtuel ou physique (oeuvre d’art, tweet, morceau de musique, etc.), qui est répertorié dans une blockchain et auquel est associé un certificat digital d’authenticité et de propriété. » Le terme crypto art arrive également avec cette définition : « Mouvement artistique dont l’émergence, entre 2017 et 2018, est liée à la technologie blockchain, qui permet d’établir, pour une œuvre virtuelle ou physique, un certificat digital unique et infalsifiable, appelé jeton non fongible, garantissant l’authenticité et le droit de propriété de l’œuvre. »
Cela fait déjà plusieurs années que des termes affiliés au web3 et aux cryptomonnaies arrivent dans les dictionnaires : Bitcoin en 2016, blockchain en 2018 et cryptomonnaie en 2019. Une preuve que ces sujets ont de plus en plus de visibilité. Les NFT ont ainsi pu bénéficier de leur médiatisation par des célébrités et par de nombreuses ventes aux enchères, y compris à but caritatif pour soutenir l’Ukraine. Le besoin d’une définition officielle pouvait aussi se faire ressentir dans le classement des tendances de recherche de Google qui listait « NFT c’est quoi » comme l’une des questions les plus posées en 2021 en France.
Des termes critiques de l’usage des réseaux sociaux
Concernant les applications, le sigle API (pour application programming interface) est décrit comme une « interface de programmation qui permet à des applications différentes de communiquer entre elles et de s’échanger des données ou des services ».
Côté réseaux sociaux, plusieurs mots sortent aussi du lot, notamment pour souligner les aspects négatifs de leurs usages. Parmi eux, le cyberharcèlement : « Forme de harcèlement qui s’effectue via Internet et les téléphones intelligents (sur les réseaux sociaux, les forums ou par courriel). » Et si le terme commentariat n’est pas spécifique aux réseaux sociaux, cette « tendance à commenter l’actualité de manière quasi permanente et souvent polémique, en privilégiant la réaction d’humeur au détriment de l’analyse de fond et du débat argumenté » est un des plus gros défauts de ces plateformes.
Grâce à l’activisme sur les réseaux sociaux, des mots liés aux discriminations et aux violences ont également gagné en visibilité, comme grossophobie, invisibilisation et emprise (psychologique). Entrent aussi dans le dictionnaire des mots qui critiquent cet activisme : woke et wokisme.