Même pour le milliardaire américain, une telle opération financière demande un peu d’organisation et quelques apports extérieurs.
Elon Musk, le fondateur de Tesla, de Space X ou encore de Neuralink, s’est donné pour ambition d’acquérir Twitter. Début avril, il est d’abord monté progressivement au capital du réseau social, jusqu’à atteindre le seuil de 9,2%, et devenant ainsi le principal actionnaire de la plateforme. Au regard des ambitions qu’il avait alors pour le groupe, le Conseil d’administration lui a proposé un siège, qu’il a presque immédiatement refusé.
Quelques jours après, le 14 avril, le milliardaire lançait une OPA hostile pour acheter les 91% du capital restant, arguant qu’il n’accepterait aucun refus. Face à une telle menace, le board a rapidement réagi et a actionné sa « pilule empoisonnée » pour permettre à une poignée d’actionnaires amis d’acheter des actions à un tarif privilégié et ainsi retarder et contrer les montées successives au capital d’Elon Musk.
L’initiative ne semble pas l’avoir intimidé. Il demeure obstiné et veut Twitter à tout prix. Une fois son objectif atteint, il souhaite sortir l’entreprise de la Bourse afin d’en avoir le contrôle total. Musk entend faire du réseau social un espace avec une totale liberté d’expression. Un désir qu’il a clairement annoncé à ses nombreux followers.
Wall Street sur le coup
Mais alors que le milliardaire, dont la fortune personnelle est estimée par Forbes à 274 milliards de dollars, a vu son offre de 43 milliards de dollars rejetée par le Conseil d’administration de Twitter, il serait désormais à la recherche de financements, comme le rapporte Bloomberg.
Il serait en train de contacter tout son répertoire de Wall Street pour se faire accompagner dans ce projet majeur, et se serait déjà rapproché de la banque d’investissement Morgan Stanley, mais aussi d’Apollo Global Management, un spécialiste en capital-investissement. En dépit de sa fortune colossale, Musk ne semble pas prêt à parier seul sur Twitter. Il faut rappeler que la valorisation de son patrimoine est principalement liée aux actions qu’il détient dans Tesla, une somme qui n’est donc pas liquide et disponible. Sans financement externe, il pourrait alors être amené à se séparer d’une partie de ses avoirs dans sa firme automobile. Sera-t-il prêt à agir en ce sens ?
Reste à savoir si, de son côté, le Conseil d’administration de Twitter a encore des cartes à jouer pour dissuader définitivement l’un des hommes les plus déterminés et les plus puissants à ce jour à renoncer à sa dernière tocade.
