Dans la foulée de la présentation de la sélection officielle du 75e Festival de Cannes, les premières images du prochain film du cinéaste canadien David Cronenberg ont été dévoilées et promettent le retour tonitruant du maître du body horror.
Huit ans que l’on espérait revoir un jour un nouveau film de David Cronenberg, qui n’a cessé d’évoquer son éventuelle retraite des plateaux de cinéma au fil des années. Le réalisateur de Maps to the Stars (2014), pour lequel Julianne Moore avait d’ailleurs décroché le prix d’interprétation féminine à Cannes, fait aujourd’hui son grand retour dans la compétition cannoise avec un nouveau long-métrage alléchant, Les Crimes du Futur, dont la sortie en salles est par ailleurs prévue pour le 25 mai prochain. Le film partage certes le même titre que le deuxième film amateur de Cronenberg sorti en 1970 mais ne reprend pas la même intrigue, si ce n’est que l’on y retrouve déjà, au vu de ces premières images obsédantes, la fascination du cinéaste canadien pour les mutations et les modifications en tous genres du corps humain.
Les Crimes du Futur marque les retrouvailles de Cronenberg avec l’acteur et réalisateur Viggo Mortensen après A History of Violence (2005), Les Promesses de l’Ombre (2007) et A Dangerous Method (2011). Le réalisateur avait d’ailleurs fait une brève apparition dans Falling (2021), le premier film réalisé par Viggo Mortensen. Dans Les Crimes du Futur, l’acteur de 63 ans interprète l’artiste performer Saul Tenser qui, aux côtés de sa partenaire Caprice (Léa Seydoux), met en scène dans des spectacles d’avant-garde la mutation et la transplantation de ses propres organes. Les personnages évoluent dans un futur proche où le corps humain, apparemment délivré de la douleur physique, subit toutes sortes de transformations et où « la chirurgie est le nouveau sexe », entend-on dire le personnage d’enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes interprété par Kristen Stewart.
David Cronenberg, qui a donné ses lettres de noblesse au genre du body horror au cinéma avec des films comme La Mouche, Chromosome 3 ou ExistenZ, renoue donc ici avec ses thèmes de prédilection : chair, sexe, pulsions, maladie, technologie, science-fiction, tout y est. La musique du film sera signée par son compositeur attitré, Howard Shore – qui a composé, entre autres, la bande originale du Seigneur des Anneaux. Cronenberg parviendra-t-il enfin à décrocher la Palme d’Or, vingt-six ans après avoir remporté le prix spécial du jury pour le toujours très controversé Crash (1996) ? Réponse en mai prochain.