Avec cette décision, la plateforme s’expose à des sanctions et pourrait prochainement être bloquée dans le pays.
Les tensions continuent entre YouTube et la Russie. Le 9 avril, la plateforme vidéo a fermé « Douma-TV », la chaîne parlementaire du pays. Google, son propriétaire, a indiqué que ce blocage était lié aux récentes sanctions annoncées par le gouvernement américain. « Google s’engage à respecter toutes les sanctions applicables et les lois commerciales. Si un compte viole nos conditions d’utilisation, nous prenons les mesures appropriées », a expliqué un porte-parole de l’entreprise dans un communiqué transmis à l’AFP.
La fermeture de la chaîne de la Douma a suscité l’ire de plusieurs responsables en Russie. « Les États-Unis veulent avoir le monopole de la diffusion de l’information. Nous ne pouvons pas permettre cela », a déclaré Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, sur Telegram. Pour lui, la décision de YouTube est une preuve supplémentaire des violations des droits et de la liberté par Washington. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a, elle, affirmé que « YouTube a signé sa propre condamnation » et a appelé à transférer les contenus du réseau social vers des plateformes vidéo russes.
YouTube prochainement bloqué en Russie ?
À la suite de la fermeture de « Douma-TV », la Russie a promis des représailles, renforçant la possibilité d’un blocage de YouTube dans le pays. Le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, a exigé que Google rétablisse l’accès à la chaîne et que la société explique pourquoi de telles restrictions ont été introduites. Selon lui, ce blocage entrave la diffusion de l’information et son libre accès. Il a également accusé le géant américain d’adhérer à une position antirusse dans la guerre de l’information déclenchée par l’Occident contre la Russie.
La menace du blocage de YouTube dans le pays plane depuis quelques semaines. En mars, le régulateur russe des télécoms a accusé Google et la plateforme d’activités « terroristes », présageant un possible blocage. Le mois dernier, ce sont Facebook et Instagram qui ont été bannis de Russie pour « extrémisme », alors que les deux réseaux sociaux étaient déjà bloqués dans le pays. Twitter, qui fait également l’objet d’un blocage en Russie, a récemment lancé une version de son réseau social accessible sur le dark web.
Avant la fermeture de la chaîne parlementaire russe, des sanctions contre Google avaient déjà été prononcées. Le 7 avril, Roskomnadzor a interdit à l’entreprise de faire de la publicité pour ses services en Russie après avoir accusé YouTube de diffuser de « fausses informations » sur les forces armées russes. Les auteurs de fausses informations sur l’armée russe risquent d’ailleurs jusqu’à 15 ans de prison depuis une loi adoptée promulguée par le gouvernement du pays début mars.