Une vidéo dans laquelle le président annonçait sa reddition est devenue virale sur les réseaux sociaux, mais a depuis été supprimée par plusieurs plateformes.
Les deepfakes, ces vidéos altérées par l’intelligence artificielle, ont fait leur apparition dans le conflit russo-ukrainien. Le 2 mars, le gouvernement ukrainien alertait sur les risques qu’une fausse vidéo dans laquelle le président Volodymyr Zelensky déclarait capituler puisse être fabriquée par ses ennemis. Ces craintes n’étaient pas infondées étant donné qu’un deepfake est récemment devenu viral sur les réseaux sociaux. Dans cette fausse vidéo, le président ukrainien appelle les Ukrainiens à rendre les armes et à retrouver leurs familles.
Elle a d’abord été diffusée sur le site et les réseaux sociaux de la chaîne nationale Ukraine 24 le 16 mars. La chaîne a rapidement réagi en expliquant sur Facebook avoir été victime de piratage par des « pirates ennemis ». Elle a également partagé la vidéo en l’étiquetant avec la mention « faux » en rouge. D’un autre côté, plusieurs indices permettaient de voir qu’il s’agissait d’un deepfake, comme la tête semblant en décalage avec le reste du corps et la voix différente de celle du président ukrainien.
Des réactions rapides de la part des réseaux sociaux
Le deepfake a aussi été rapidement détecté par les réseaux sociaux. « Plus tôt dans la journée, nos équipes ont identifié et supprimé une vidéo deepfake prétendant montrer le président Zelensky faisant une déclaration qu’il n’a jamais faite. Elle est apparue sur un site Web qui aurait été compromis, puis a commencé à apparaître sur Internet », a déclaré Nathaniel Gleicher, responsable de la sécurité chez Meta, sur Twitter le 16 mars. Il a, par ailleurs, précisé que l’entreprise avait informé ses « pairs sur d’autres plateformes ».
YouTube a également indiqué avoir supprimé la vidéo et les téléchargements sur sa plateforme car ceux-ci enfreignaient ses politiques de désinformation. Le deepfake est uniquement autorisé dans le cas où il est accompagné d’un contexte éducatif suffisant. Twitter, de son côté, a déclaré surveiller la manière dont la vidéo est partagée sur son réseau social et avoir pris des « mesures coercitives » lorsqu’elle viole ses règles.
Le principal concerné, soit le président ukrainien, a lui-même réagi au deepfake. « Au sujet de la dernière provocation puérile en date, selon laquelle je propose de rendre les armes. Je ne peux proposer de déposer les armes qu’aux militaires de la Fédération de Russie et de rentrer chez eux. Nous sommes déjà chez nous. Nous défendons notre terre, nos enfants, nos familles. Et nous n’allons absolument pas déposer les armes. Jusqu’à notre victoire », a-t-il déclaré dans une courte vidéo relayée par Ukraine 24 et selon une traduction du média Vice.
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