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Julie Doucet remporte le prestigieux Grand Prix de la ville d’Angoulême 

18 mars 2022
Par Félix Tardieu
Julie Doucet remporte le prestigieux Grand Prix de la ville d’Angoulême 
©FIBD 2022

Le Festival international de la BD d’Angoulême a décerné son premier prix, et non des moindres. En remportant le Grand Prix d’Angoulême, l’autrice québécoise Julie Doucet, qui était en lice aux côtés des dessinatrices Pénélope Bagieu et Catherine Meurisse, succède à l’Américain Chris Ware.

En remportant le Grand Prix de la ville d’Angoulême, l’autrice québécoise Julie Doucet est devenue la quatrième femme à décrocher la plus prestigieuse des distinctions du monde de la bande dessinée après Claire Bretécher (1983), Florence Cestac (2000) et Rumiko Takahashi (2019). Elle succède ainsi à l’Américain Chris Ware, lauréat Grand Prix 2021, à qui est d’ailleurs consacré une grande exposition – Building Chris Ware – pendant toute la durée du Festival de la bande dessinée d’Angoulême. À l’issue d’une cérémonie d’ouverture en soutien à l’Ukraine, le Grand Prix de la BD d’Angoulême a donc été remis à l’autrice québécoise qui faisait pourtant figure d’outsider face à Pénélope Bagieu (Culottées) et Catherine Meurisse (La jeune femme et la mer), pourtant déjà finalistes l’année passée.

© Julie Doucet/L’Association

Un choix qui célèbre l’indépendance et l’autonomie, Julie Doucet incarnant tout un pan de la bande dessinée alternative des années 1980-1990 inspiré de comics américains underground. C’est à cette époque qu’elle créa son propre fanzine d’autofiction, Dirty Plotte, racontant dans des dessins et en noir et blanc sa vie quotidienne, sa vie sexuelle, son rapport au corps, le tout sans concessions ni tabous. Julie Doucet s’inscrit dans ce dessin subversif avec cette ligne « crade », à l’humour à la fois corrosif et réflexif. Publiée en France dans les années 1990 par l’intermédiaire de la maison d’édition alternative L’Association, Julie Doucet quittera progressivement le milieu bande dessinée à la fin des années 1990 pour se consacrer à d’autres activités artistiques – elle créera sa propre maison de microédition en 2013. Cependant elle ne cessera d’exercer une influence majeure sur la bande dessinée contemporaine. 

En novembre dernier paraissait d’ailleurs Maxi Plotte (L’Association), soit la quasi-totalité des planches de Dirty Plotte rassemblées en un seul volume de 400 pages. Une publication qui a sans doute joué en sa faveur au moment de départager les trois finalistes du Grand Prix d’Angoulême. 

Julie Doucet, Maxi Plotte ©L’Association

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Article rédigé par
Félix Tardieu
Félix Tardieu
Journaliste