À la demande de l’Union européenne et de l’Ukraine, les sociétés américaines ont mis en place divers moyens et mesures pour aider le pays et sanctionner la Russie.
[Mise à jour du 2 mars 2022]
Le 1er mars, Apple a annoncé de nouvelles mesures en représailles à l’invasion russe. La firme de Cupertino a indiqué avoir suspendu les ventes de ses produits en Russie, mais aussi qu’elle a arrêté toutes les exportations vers le pays dès la semaine dernière. Elle a également limité certains de ses services, comme sa solution de paiement Apple Pay, et retiré les médias d’État russes Russia Today et Sputnik de l’App Store, sa boutique d’applications. L’entreprise affirme en outre avoir désactivé les informations sur le trafic et la fonction permettant de rapporter les incidents en direct dans son application Plans en Ukraine « par mesure de sécurité et de précaution pour les citoyens ukrainiens ».
[Article initial du 1er mars 2022]
Le milieu de la tech a aussi sa place dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Alors que plusieurs mesures ont été prises par les réseaux sociaux contre les médias russes, ils sont allés plus loin à la suite d’une décision de l’Union européenne (UE). « Nous interdirons la machine médiatique du Kremlin dans l’UE. Les médias d’État Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales, ne pourront plus répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine. Nous développons des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe », a déclaré Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, sur Twitter le 27 février.
Depuis cette déclaration, TikTok, Meta et YouTube ont annoncé le blocage des comptes de Russia Today et de Sputnik sur leurs réseaux sociaux en Europe. D’autres acteurs de la tech ont également choisi de se conformer à la décision de l’UE. C’est le cas de Microsoft qui a annoncé que les contenus des deux médias ne seront plus affichés sur son service d’actualités personnalisées Microsoft Start ou encore que leurs publicités sont désormais interdites sur son réseau publicitaire.
Des limites d’accès de la Russie aux plateformes et aux technologies
Outre la volonté de l’UE de couper la Russie du monde en ligne, elle souhaite aussi couper son accès aux technologies. « Nous allons limiter l’accès de la Russie à des technologies cruciales dont elle a besoin pour construire un avenir prospère, comme les semi-conducteurs ou les technologies de pointe », a déclaré Ursula Von der Leyen lors d’une conférence de presse. Une sanction appliquée en collaboration avec d’autres pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore l’Australie.
Dans le cadre de cette coopération, les États-Unis ont par ailleurs indiqué la mise en œuvre de plusieurs contrôles des exportations afin de restreindre l’accès de la Russie aux technologies nécessaires pour alimenter son économie et son armée. « Ces contrôles ciblent principalement les secteurs de la défense, de l’aérospatiale et de la marine russe et couperont l’accès de la Russie à des apports technologiques vitaux, atrophieront des secteurs clés de sa base industrielle et saperont ses ambitions stratégiques d’exercer une influence sur la scène mondiale », a indiqué le Département américain du commerce.
Des moyens pour aider l’Ukraine
Les acteurs de la tech ne font pas que prendre des mesures pour sanctionner la Russie, ils mettent aussi en place des moyens pour aider l’Ukraine. Des terminaux de Starlink, le service Internet par satellite d’Elon Musk, sont arrivés dans le pays le 28 février, selon Mykhailo Fedorov, le vice-Premier ministre. Il en avait fait la demande directement auprès de l’homme d’affaires sur Twitter deux jours avant, qui lui avait alors répondu que des terminaux étaient en route. Fournissant un accès Internet dans le monde, ces satellites pourraient aider l’Ukraine qui subit des coupures d’Internet depuis l’invasion russe. Reste à voir de quelles manières le système pourra être rendu accessible aux utilisateurs.
Le vice-Premier ministre s’est également adressé à Tim Cook, le PDG d’Apple. Le 25 février, il lui a envoyé une lettre dans laquelle il lui demande d’arrêter de vendre ses produits et services en Russie, mais aussi de bloquer l’accès à l’App Store, son magasin d’applications. À noter qu’aucun magasin physique de l’entreprise n’est présent en Russie, mais qu’il est possible d’acheter ses produits grâce à une boutique en ligne. Apple n’a cependant annoncé aucune mesure. Tim Cook a seulement publié un tweet dans lequel il se dit « profondément préoccupé par la situation en Ukraine », indique que la société soutiendra les efforts humanitaires locaux et appelle à la paix.
Le secteur de la tech russe essaie aussi d’aider l’Ukraine. Des milliers d’employés dans ce domaine ont en effet signé une pétition demandant à leur gouvernement d’arrêter ses opérations militaires dans le pays. « Nous, employés de l’informatique russe, sommes catégoriquement contre les opérations militaires sur le territoire de l’Ukraine initiées par les forces armées de la Fédération de Russie », est-il indiqué dans la pétition. Créée par Natalya Lukyanchikova, qui travaille dans une grande entreprise russe, elle a été signée par près de 30 000 personnes dont des employés de la société de cybersécurité Kaspersky ou encore du réseau social russe VK.