Confrontée à des affaires de harcèlement sexuel dans ses espaces virtuels, la firme propose désormais une frontière personnelle activée par défaut pour chaque avatar.
Un nouvel outil pour protéger les utilisateurs face au harcèlement en réalité virtuelle. Le 4 février, Meta a annoncé le déploiement d’une fonctionnalité baptisée Personal Boundary (frontière personnelle) dans ses deux plateformes Horizon Worlds et Horizon Venues. Activée par défaut, cette frontière personnelle d’environ quatre pieds (plus d’un mètre) empêche les avatars de s’approcher de trop près les uns des autres. Elle permettrait ainsi d’éviter plus facilement les interactions non désirées.
Concrètement, si un avatar essaie d’entrer dans l’espace personnel d’un autre, son mouvement sera arrêté par le système de délimitation lorsqu’il atteindra la frontière. Dans son communiqué, Meta explique que ce nouvel outil s’appuie sur une fonctionnalité existante faisant disparaître les mains d’un avatar s’il empiète sur l’espace personnel d’un autre. Le groupe californien précise tout de même qu’il est toujours possible de faire un « tape-m’en cinq » ou un check avec les autres avatars en étendant les bras.
Une fonctionnalité pour empêcher le harcèlement
Pour le moment, la distance définie par la frontière personnelle est la même pour tout le monde, mais cela pourrait changer. « À l’avenir, nous explorerons la possibilité d’ajouter de nouveaux contrôles et des modifications de l’interface utilisateur, comme permettre aux gens de personnaliser la taille de leur frontière personnelle », a déclaré Vivek Sharma, le vice-président d’Horizon Worlds. En outre, le géant américain a choisi d’activer cette fonctionnalité par défaut dans l’objectif d’« établir des normes de comportement » avec la réalité virtuelle.
L’annonce de Meta intervient dans un contexte où deux femmes ont révélé avoir été victimes de harcèlement sexuel dans les plateformes virtuelles de l’entreprise en décembre dernier. Dans les deux cas, la société a expliqué que les fonctionnalités de sécurité intégrées n’avaient pas été utilisées. Celles-ci permettent de bloquer un avatar ou encore de signaler un contenu ou un comportement abusif. Le système de délimitation fait partie des efforts de Meta pour garantir la sécurité des utilisateurs en réalité virtuelle. En septembre, la société avait déjà annoncé l’investissement de 50 millions de dollars pour la recherche sur la sécurité, l’éthique et la conception responsable dans le métavers. Elle reconnaît cependant que la nouvelle fonctionnalité ne suffira pas : « Il reste encore beaucoup de travail à faire. Nous continuerons de tester et d’explorer de nouvelles façons d’aider les gens à se sentir à l’aise en réalité virtuelle ».
