Les fournisseurs de ces services devront respecter de nouvelles règles, sous peine de sanctions financières.
La Chine poursuit ses efforts pour réguler ses entreprises technologiques. L’Administration chinoise du cyberespace (CAC) vient de publier un nouveau projet de réglementation concernant les « fournisseurs de services de synthèse profonde ». Ce terme désigne les entreprises qui utilisent l’apprentissage profond ou la réalité virtuelle pour générer ou manipuler des contenus en ligne comme le texte, les images, l’audio ou les vidéos. La Chine cible ainsi les deepfakes, ces vidéos altérées grâce à l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies comme la deepvoice, qui permet de réaliser une simulation vocale avec l’IA.
Ces fournisseurs de services devront respecter une série de nouvelles mesures. Ils devront par exemple vérifier l’identité de leurs utilisateurs avant de leur accorder l’accès aux produits concernés. Ils seront également tenus de « respecter la morale et l’éthique sociale » et de « suivre la bonne direction politique ».
Des règles pour protéger les citoyens
Avec ce projet de réglementation, la Chine cherche aussi à protéger ses citoyens. Pour les entreprises fournissant « des fonctions d’édition importantes pour des informations biométriques telles que le visage et la voix humaine », l’utilisateur de ce service devra obtenir le consentement de la personne concernée par les informations. Les règles proposées obligent par ailleurs ces fournisseurs de services à mettre en place un système de plainte pour les utilisateurs et le public afin d’empêcher la diffusion de fausses informations. Les magasins d’applications devront, eux, suspendre ou supprimer les fournisseurs de technologies si les autorités l’exigent. Enfin, le projet de réglementation prévoit des amendes comprises entre 10 000 et 100 000 yuans (entre 1 409 et 14 096 euros) pour les primo-délinquants, mais les violations des règles peuvent aussi entraîner des poursuites en vertu des lois civiles et pénales.
Ces règles sont les dernières d’une longue série de réglementation élaborées par la Chine pour faire face aux dangers des technologies. Début janvier, elle a dévoilé sa nouvelle réglementation pour contrôler l’utilisation des algorithmes de recommandation qui entrera en vigueur le 1er mars prochain. Concernant ce nouveau projet, il est ouvert à la consultation publique jusqu’au 28 février, avec la version finale du texte qui peut encore être modifiée.